27 septembre 2012
Du vichy et du cuir


Second jour des défilés avec la pluie qui s’invite fortement et ambiance résolument rock et urbaine chez Alexis Mabille. Pour sa collection prêt-à-porter printemps-été 2013, le styliste a investi la toute récente cité de la mode et du design, inaugurée l’an dernier (voir article), des anciens  » docks », béton et graffitis en sus, du côté d’Austerlitz-bien loin du triangle d’or. Au programme, de le musique stridente, rapide, saccadée pour accompagner les pas des mannequins qui défilent avec précipitation dans ce nouveau QG des hypsters; bref, un rythme trépidant à l’image du styliste hyper-actif, hyper-créatif.
Inspiré par les récents étés pluvieux voire hiverneux, Alexis Mabille a mixé les styles et les saisons. Mixte de matières légères, printanières associées à des étoffes chaudes et lourdes. Un esprit montagnard, tendance Heidi, avec des modèles en vichy bleu ou rose taille XXL… Fraîcheur du style  cassé néanmoins par des boots pour un esprit plus rock à moins que le stylisme ne verse dans le romantisme en mixtant ses formes graphiques avec de la dentelle ou de la soie. Sa signature, le nœud, est toujours bien présente, adapté, détourné, comme un clin d’oeil comme dans cette robe du soir toute en transparence rehaussée d’un ruban noué à l’épaule, tel un bijou. Sa pièce maîtresse, la chemise blanche, se décline, fidèle, en robe courte ou longue, tendance gypsy. Quant aux bijoux, toujours très présents dans ses collections, ils sont, pour cette collection, portés en grosse grappe, piochés au fil des voyages, venus d’Orient ou d’un lointain parent,  tel des gris-gris pour protéger du mauvais œil…et du mauvais goût. 21H30, Cité de l’architecture et du design, les limousines sont en double file, les photographes mitraillent les « fashion victims « aux looks improbables, les photographes hurlent « uncross your legs », chauffés à bloc et chacun regarde dans le petit sac son cadeau-en l’occurrence un flacon rond Comète renfermant le génial jus Angel, lancé en 1992 en brisant alors les codes classiques et appartenant aujourd’hui au Groupe Clarins; le défilé Mugler commence pour…7 mn, chrono en main. Un unique passage dans ce long coloir anénagé en Cat walk où le public de serre d’un côté tandis que les mannequins juchées sur talons à 20 cm-avancent, tout de cuir gainé. On tremble alors pour elles, d’autant que les coiffures de Sam McKnight leur couvre pour certaines un oeil. Bref des cyclopes sur échasses….En Music Director, Lady Gaga avec un single inédit Cake, que l’on imagine facilement se glisser dans ces cuirs traités en larges bandes façon Hervé Leger, ultra-moulants ou cette explosion de couleurs inspirées par Mexico la chatoyante ou les jungles équatoriales avec des jaunes, des verts qui rappellent ceux de Fatima Lopes, le chic en plus. Hyper structurés, hyper sexy, l’esprit Mugler est bien là malgré que la création soit désormais assurée par Nicola Formichetti et Sébastien Peingne, qui tout de cuir vêtus saluèrent à la fin. Court mais bon comme cette odeur de barbe à papa qui fit le succès planétaire de Mugler et son ange…

Par Maud Guillaumin et LM

Alexis Mabille invente le Vichy-rock…

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