« A force de m’être cherchée
C’est toi que j’ai perdu
A force de m’être cherchée
C’est toi que j’ai perdu
C’est toi
Que j’ai perdu
Je t’ai perdu
Maintenant libre de toi
C’est là que tu me manques
C’est là
Que tu me manques
Tu me manques
Tant de solitude
Depuis ton départ
Même le fond se vide
Plus de sens à rien
Tu étais dans ma chair
Tu étais dans mon sang
Plus pareil dans moi
Plus moi-même sans toi
Même le fond se vide
Et tout s’efface
Plus de sens à rien
Irais-je alors avec les anges
Maintenant que tu es parti
A trop m’être cherchée
C’est toi que j’ai perdu
A trop m’être cherchée
C’est toi que j’ai perdu
C’est toi
Que j’ai perdu
Oh mon amour
Je t’ai perdu
Je t’ai perdu »
Charles Aznavour, présent dans la salle en ce soir de première ne s’y est pas trompé: Depardieu ne chante pas « comme ces chanteurs à voix qui font une performance »-on pense à Bruel- il « interprète » Barbara. Tout de noir vêtu, le voilà qui s’avance devant le public accompagné du fidèle Gérard Daguerre, le pianiste de Barbara qui s’installe devant le piano noir lui ayant appartenu, un Steinberg avant que le nom ne s’anglicise en Steinway. Gérard Depardieu le caresse et lance au public « Elle est pas mal l’affiche! ». Le public l’ovationne, il attrape le micro et commence par la chanson Mémoire, avant de rendre vivantes les paroles de Barbara comme lorsqu’elle disait haut et fort qu’elle préférait « s’emmerder seule qu’à deux ou plusieurs », ajoutant qu’elle « n’avait pas le talent de vivre à deux ». La suite tient de la grâce avec Depardieu qui ne chante pas mais devient Barbara, avec sa voix qui caresse avec Ma plus belle histoire d’amour, chuchote-l’Ile aux Mimosas-, tonne, Perlinpinpin ou se brise-A force de, sur un magnifique texte qu’avait écrit pour Barbara en 1996, son fils Guillaume:
A la fin de chaque chanson exécutée dans un silence total, le public applaudit longuement, les bravos fusent. « Ça fait du bien d’être avec elle » plaisante Gérard Depardieu; avec elle, et avec lui, a-ton envie de rajouter, face au talent qui est le sien de parvenir en une heure et demie à créer une magie entre lui et le public digne de celle que la longue dame brune savait faire naître comme lors de sa dernière apparition au Châtelet. « Voilà le pardon » et Depardieu d’entamer Nantes, chanson que Barbara dédia à son père, pourtant incestueux.
L’heure est enfin aux « bis »; la salle reprend avec lui Une petite cantate et Dis reviendras-tu. « Vas-y Gégé, choisis celle que tu veux , on les connait toutes » lance un spectateur. Une pluie de roses blanches et de mimosas s’abat enfin sur le piano noir, c’est fini. Mille merci Gérard…
Par Laetitia Monsacré
Depardieu chante Barbara, jusqu’au 18 février 2017 aux Bouffes du Nord, spectacle complet, disque édité par Because Music