De Versailles à la Villette, Bartabas lasse

Créé aux grandes écuries de Versailles, le spectacle de Bartabas, Noces de crins, à découvrir dans la grande halle de la Villette, a des airs de déjà-vu. Et de quoi nourrir une certaine frustration avec une petite heure de reprise où l’on regarde évoluer des cavalières ou des chevaux en liberté bien moins mis en valeur que dans le superbe manège de Versailles. « Il arrive un moment où il faut revenir aux origines », Bartabas en fait ici la démonstration; le cheval tantôt piaffe, tantôt semble danser lorsqu’il fait des changements de pied à chacune de ses foulées de galop; il se plie sous les aides, contraint à se placer pour attaquer les appuyés dans les diagonales du manège aux sons de chants tziganes ou de Bach. Voilà l’art équestre et sa poésie mais qui reste sans l’élan d’une véritable oeuvre; on est loin du Requiem de Mozart donné ici en 2018 puis l’an dernier, à la Seine Musicale avec le choeur de Radio France ou des spectacles imaginés par la troupe Zingaro à Aubervilliers. Le cadre noir de Saumur est annoncé sans que l’on ne puisse l’identifier. Voilà qui ne vaut pas les 45€ pour une place! Reste les effluves d’odeur de crottin sur l’esplanade de la Villette, dès plus inattendues dans Paris et ce cheval qui refuse de se mettre en rond avec ses camarades, rappelant que s’il cède à la main de son cavalier, c’est parce qu’il le veut bien à la différence de l’homme qui, lui, s’offre à son public sans réserve.

LM

Noces de crins à la Grande halle de la Villette, jusqu’au 26 juin 2024

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