« Ce soir on peut rentrer chez nous et dire : rêvons ! ». Joël Dicker ne cachait pas sa joie et son émotion hier dans les salons du Ministère de l’Education nationale, rue de Grenelle, où Alexandre Bompard, président de la Fnac lui remit son prix tandis que Vincent Peillon avait le bonheur de répondre aux journalistes sans la moindre tension. Le discours politique restait toutefois bien présent; on sut tout de même que jeune, le Ministre de l’Education nationale se rêvait écrivain, qu’il avait eu peu de temps pour lire mais que le livre de Dicker, oui, il était dedans, appréciant particulièrement « ce plaisir d’écriture qu’il communique. Je pense que les élèves l’ont choisi pour cela ». Avec 700 pages, il y aurait des craintes de penser qu’il ne le finirait pas sauf que le livre est de ces « page turner », hypnothique et à de quoi vous réconcilier avec la lecture. Voilà donc un vraiment beau Goncourt lycéen qui créé par la Fnac, permet à élèves et professeurs de lire et voter pour leurs livres préférés, dont Joy Sorman et son Comme une bête qui a été particulièrement apprécié cette année. Dans le salon où les discours se suivaient, ce qui ne fut le cas pour aucune autre remise de prix à l’exception du prix de Flore à l’ambiance très différente (voir article),
Un Goncourt beaucoup moins médiatisé, et beaucoup plus agréable…
Edmonde Charles-Roux, 92 ans, présidente de l’Académie Goncourt depuis 1983, avait l’air remise du tsunami de cameras et photographes qui avait envahit il y a tout juste une semaine le salon rond de chez Drouant pour le Goncourt des « grands » tandis que nouveau lauréat du Goncourt des lycéens, s’adressa à eux avec beaucoup d’élan : « vous êtes en train de créer l’avenir, vous aller être les décideurs du monde ». Ajoutant qu’il était à leur place il y a seulement huit ans! Joël Dicker rendit aussi hommage, à son premier éditeur Suisse, tandis que son petit éditeur de Fallois tente de faire face au succès du livre, pas loin d’être introuvable sur Fnac.com et Amazon. Cécile Delacotte-Hibon, élève de Terminale L, qui a eu l’honneur de lui annoncer la nouvelle par téléphone, ne cachait pas son bonheur : « Je suis tellement heureuse qu’il ait gagné : son roman représente une nouvelle génération, pleine d’espoir pour la littérature, avec un style proche de nous ».
De l’Académie Française au Goncourt des Lycéens, Dicker a ainsi fait le grand écart. Mais aussi au dessus de l’Atlantique comme en témoignaient cinq jeunes québécois accompagnés de leur professeur de français: « Il nous a fait vibrer. Il raconte tellement bien les histoires… J’étais comme devant une série à suspens! »
Puis, à l’étage, dans le luxueux salon officiel, on pouvait voir les élèves souffler les bougies du gâteau d’anniversaire-25 ans déjà, presque l’âge du lauréat- avec ce dernier tout en se lançant quelques plaisanteries. De quoi lui faire dire avec son air enfantin que ce moment était « presque plus fort que le grand prix de l’Académie. » En tous cas, l’ancienne ou la nouvelle génération, Joël Dicker n’a pas eu à choisr: il a eu les deux. Bravo! La chose est mérité et le livre à acheter sans tarder.
Par Elodie Terrassin et LM
La vérité sur l’Affaire Harry Québert aux éditions de Fallois-l’Age d’Homme-22 euros
Champagne, beaujolais nouveau et petits fours bien meilleurs qu’au Ministère de la Culture…