Pas facile pour les films qui sortent en ce début d’année de résister à la déferlante de Avatar 2 qui vous fait pourtant copieusement boire la tasse (lire notre critique). Voilà qui est dommage pour le joli dernier opus familial d’Eric Lartigau, Cet été là, qui après la petite merveille qui était La famille Bélier, offre un film tout en ellipses et délicatesse que la phrase prononcée par Dune, pré ado jouée avec une justesse innée par Rose Pou Pelicer, résume: « Je ne sais pas pourquoi les parents, ils obligent les enfants à être heureux ». Voyant le couple de ses parents battre de l’aile tandis qu’elle quitte l’enfance, elle illumine ce film où tous les adultes semblent perdre les pédales. Heureusement il y a son amie Mathilde et de la bienveillance dans chacun des protagonistes pour que les vacances permettent un retour à la normale sans qu’il soit besoin d’en rajouter. Tel n’est pas le cas du biopic consacré au peintre le Caravage où tout sonne faux: personnages, décors, dialogues qui entraînent le spectateur dans les antres d’une Italie où l’Eglise combat avec autant de violence le monde extérieur que celui-ci s’en nourrit, le stupre en plus. C’est ainsi dans les bas-fonds de la Rome du 16ème siècle que Michelangelo Merisi, dit Le Caravage, va chercher ses modèles; une catin devient sous son pinceau la Marie Madeleine des Evangiles offrant aux yeux de tous des chefs d’oeuvres nourris par la subservisité de leur auteur. Et donne plus envie de les redécouvrir dans une exposition que de rester assis deux heures dans une salle noire.
AW