De Benoît à Tchernobyl

Cher Oncle Vania,

Quelle semaine! Tu sais, les Européens ont décidé d’un budget de crise, donc rien pour les pauvres. Sauf que les parlementaires ne sont pas d’accord, c’est bien, ils ont enfin du travail. Et puis, Benedictus nous en a fait une belle, il renonce. Et puis la foudre est tombée sur St Pierre de Rome, comme dirait Sacha, « il y a un cachalot sous les galets ». Après ce fut le toit de Tchernobyl qui est tombé sur le sarcophage, remarque, si c’était fait avec des matériaux soviétiques, tu vois ce que je veux dire. Mais de toute façon nous n’avons pas peur, même s’il y a des fuites, il paraît que le nuage ne passe jamais la ligne bleue des Vosges. Le lendemain c’était une pluie de météorites qui vous sont tombées sur la tête, après Depardieu c’était logique. Et dimanche Benedictus est revenu, pour l’Angélus. Là, on sait que le discours est préparé par le Vatican trois mois avant, mais cette fois, il s’est lâché, « reforme » a-t-il dit, quelque chose comme ça. Il m’a fait penser à Khrouchtchev quand il est parti, il avait laissé passer deux ou trois paroles, histoire de dire qu’il avait été viré. Sinon ici ça va. La crise continue et aucun banquier, financier ou trader n’est passé devant un juge. Il n’y a que les pauvres qui deviennent plus pauvres, et les classes moyennes qui apprennent la pauvreté. Ah oui, j’oubliais, Berlusconi est de retour. A mon avis il vise la pourpre cardinalice. Tu sais que pour être cardinal, pas de vœux de chasteté ni de pauvreté. C’est tip top pour lui ça. Et après, Pape. Ben oui, les élections sont dimanche et lundi prochain. Alors, il va faire des propositions, c’est certain. « Je renonce, comme Benedictus, je renonce aux élections et vous vous débrouillez pour je sois au concile vers le 15 mars. » Bien joué, l’Italie donne Berlusconi au Vatican. D’un Etat à l’autre, il ne déménagera que de quelques rues.  Ah oui, le cheval, je te raconterai, tu verras, ici on confond cheval et bœuf. Ca veut dire qu’on en a encore. Dis bonjour à Khodorkovski quand tu le verras au camp.

Txemia