En épousant Merrill la femme qu’il aime profondément, Paul Ross, jeune avocat est un homme comblé. Il entre dans le clan des Darling, une famille très huppée de la ville de New-York. Son beau-père Carter Darling est un financier milliardaire, habitué des soirées mondaines et riche propriétaire d’un très bel appartement de Manhattan. Lorsqu’un jour, Paul se fait licencier de son cabinet, Carter l’embauche dans la boîte dont il est le grand directeur et lui propose un poste d’importance, en l’occurrence celui de dirigeant d’une équipe d’avocats de son fonds spéculatif. Mais cette joie retrouvée sera de courte durée pour Paul et sa belle-famille qui se retrouveront au cœur d’un énorme scandale financier, suite à certaines malversations… Paul sera donc confronté à un choix difficile : sauver sa peau quitte à trahir les siens ou prendre le risque de tomber avec eux en les protégeant à tout prix.
Au milieu des requins de la finance
Cristina Alger, ancienne avocate et analyste financière signe avec habileté un premier roman dont les évènements sont empreints d’une réalité qui fait malheureusement l’actualité, en évoquant la « tempête sur les marchés financiers ». A travers cette histoire, elle décrit une galerie de personnages dont certains n’hésitent pas à s’écraser les uns, les autres, afin de parvenir à leurs fins, mettant l’accent sur le côté immoral de ces « requins » de la finance, qui illustre parfaitement certaines personnalités de ce milieu. Elle dépeint également la superficialité des amitiés basée sur la richesse et les choses matérielles de la vie : « Les amitiés féminines tenaient de l’alliance stratégique : chaque partie devait mettre quelque chose sur la table afin de maintenir l’équilibre ».
Quand la machine s’enraye
Par le biais de cet ouvrage, l’auteur raconte avec une parfaite maîtrise de ce domaine, comment une entreprise au sommet de sa gloire, peut-elle, par la malhonnêteté de quelques individus, aussi rapidement basculer dans le déclin et mener à la « perte » professionnelle de nombreuses personnes au service de cette « machine gigantesque ».
En lisant ce roman captivant, on ne peut évidemment s’empêcher de faire le rapprochement avec la crise financière de 2008 provoquée par l’affaire Madoff , dont les graves répercussions ne sont définitivement pas résolues et l’on s’interroge alors sur la réelle motivation de ces hommes qui les pousse à commettre de telles escroqueries.
Par Elise DAVID
Park Avenue de Cristina Alger, traduit de l’anglais par Nathalie Cunnington, publié chez Albin Michel, 22 euros