Brut de corps

Fondée en 1964 par la grande chorégraphe Martha Graham avec le soutien de la baronne Batsheva de Rothschild dont elle tient le nom, la Batsheva Danse company, avec à sa tête depuis 1990, le chorégraphe  Ohad Naharin, est à Paris. Et ce soir de première au théâtre Chaillot, autant dire qu’il y avait de l’électricité dans la salle aussi bien que sur la scène. Après avoir ouvert au moins trois fois son sac à des vigiles postés à tous les postes – l’ambassadeur d’Israël étant présent dans la salle- c’est par une énorme déflagration que le spectacle de la compagnie nationale israélienne débuta, avec des danseurs à la limite pour certains de la contorsion, tous semblant plongés dans une sorte d’urgence. Puissance et vulnérabilité des corps, Sadeh 21 se déroule pendant une heure quinze avec des moments de douceur, d’effroi ou de chaos, parfaitement exécutés par la vingtaine de danseurs aux corpulences très différentes mais avec une présence scénique absolument envoûtante. On est ainsi vite hypnotisé par ces solos ou tableaux de groupe dégageant une énergie quasi mystique jusqu’au final absolument magnifique de ces corps qui plongent dans le vide. Sans retour ni salut possible.

AW

Saleh 21 au Théâtre de Chaillot jusqu’au 28 avril 2013

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