« Ce qui est bref est bon et deux fois bon » constatait l’écrivain espagnol Baltasar Gracian Y Morales. La maxime s’applique parfaitement à la série Bref, lancée sur Canal + début septembre qui est devenu le nouveau phénomène télévisuel et le rendez-vous quotidien des fans de l’humoriste Kyan Khojandi –créateur de la série avec Bruno Muschio. Sa sortie en DVD des 40 premiers épisodes est prévue pour le 6 mars prochain. Dans ces « chroniques extraordinaires d’un mec ordinaire », Kyan Khojandi campe le rôle d’un trentenaire un peu looser sur les bords, procrastinateur et indécis. Celui qui vit toujours avec son coloc dans un appartement bordélique, traîne en t-shirt, s’ennuie régulièrement sur son ordinateur et essaye de draguer –non sans soucis- la fille de ses rêves. Ici se trouve peut-être la clé de son succès. Le protagoniste n’est autre qu’un anti-héros, avec sa vie banale et ses soucis du quotidien –coincé aux toilettes sans papier, cherchant les symptômes d’une maladie sur internet, s’énervant en montant un meuble Ikéa. Un personnage auquel on s’identifie facilement dans les situations qu’il s’attache à rapporter; de l’épisode « Bref, je suis arrivé en retard »-panne de réveil, oubli de portable, bus loupé – à « Bref, j’ai pas réussi à dormir cette nuit », sans oublier le « Bref, j’ai fait un repas de famille ». Des tranches de vies résumées en une minute trente qui nous entraînent avec beaucoup d’humour dans la cadence d’une journée pourtant banale. Montage serré, plans rapides, phrases courtes, l’épisode est un petit cocktail hypercondensé original, qui se rapproche des méthodes du réalisateur Guy Ritchie.
Bref, aujourd’hui la série comptabilise 1 912 175 « like » sur sa page Facebook. Kyan Khojandi est devenu une célébrité. La génération Y –née entre 1980 et 2000- est enfin représentée sur le petit écran. « Dans la vie, au début on naît, à la fin on meurt. Entre les deux il se passe des trucs, bref c’est l’histoire d’un mec entre les deux… » Bref, c’est ce qu’on aime.
SV