Elles sont là à piétiner dehors à attendre de pouvoir entrer dans le nouveau flagship Vuitton les petites japonaises…tandis qu’une autre porte sur la place Vendôme leur ferait éviter toute attente, à condition de montrer patte blanche aux vigiles chargés de garder dans cette zone joaillerie la pièce la plus chère du magasin, un collier en diamant de 2, 5 millions d’euros. Pour ce prix, vous avez le droit à un voiturier-un minimum même si la plupart des gros clients ont leur chauffeur- qu’attendent une armada de vendeuses en robe noire avec I pad à la main et petit sac Vuitton en bandoulière, essentiellement présentes au rez de chaussée, royaume des accessoires ( et gros des ventes) qui vont du parfum-350 euros à des petites bagues initiales en laiton doré en passant par les montres, écharpes, sacs estampillés Da Vinci avec la Joconde et autres gadgets dont le premier prix est de 100 euros pour une paire de crayons de papier dans une bague en cuir avec le fameux V. Le damier lui se retrouve partout y compris en remplaçant la fleur de lys sur une statue dorée monumentale représentant Louis IV au pied de l’escalier gainé de cuir. Bernard Arnault a dû apprécier-on ne peut s’empêcher l’ association de sa personne au Roi soleil (il règne sur un empire qui a annoncé +14 % d’ores et déjà pour 2017) le soir du vernissage le 4 octobre dernier à l’occasion de la Fashion week en découvrant avec ses invités les trois étages imaginé par la star des décorateurs de boutiques Peter Marino (Chanel, c’est aussi lui), comme à son accoutumé tout de cuir noir vêtu mais qui a résolument opté pour la boutique pour le beige -bouleau aux murs et sol et travertin éclairés par des rampes lumineuses au sol, avec une vue subjuguante sur la Place Vendôme.
Maxi magasin, mini musée
Au deuxième étage on trouve l’homme, avec des tennis à 600 euros à moins que l’on ne préfère des mocassins à gland pailletés que Mickaël Jackson n’aurait pas renié. A assortir pour madame avec la collection soir présentée sur des portants vitrines au premier étage sous un lustre de Philippe Antonioz inspiré par Giacometti avec pour le day wear des Pataugas bordée de fourrures à 1500 euros et pour les plus sages des ballerines années 60, modèle Pump à 690 euros. Deux hommes chinois sont installées du champagne à siroter dans des petites banquettes devant une table basse où s’accumulent les sacs, chaussures et autres indispensables des 1% qui détiennent le plus d’argent. De quoi s’offrir la balancelle des créateurs Barber et Osgerby présentée à l’occasion du salon du meuble à Milan en avril dernier à 60 000 euros (au moins un prix rond, on ne fait pas dans le 0,99 ici) ou le canapé « utérus » rouge des frères Campana, comptez 52 000 euros. Objets nomade et donc valises à personnaliser avec une peintre qui reproduit à la main et en direct les cartons à l’ancienne. Autant dire que l’on ne sait où donner de l’oeil entre les objets en vente, le décoration impeccable et la trentaine d’oeuvres d’art disséminées dans ces deux anciens hôtels particuliers dont l’on doit les façades à Mansart et où habita le futur Napoléon III, un petit musée d’art contemporain. Une des plus belles oeuvres est ce portrait monumental en médaillon de Louis Vuitton jeune réalisé par le chinois Pei-Ming, artiste adoré par Bernard qui lui a offert des cimaises entières à sa Fondation. Alors ne serait-ce pour le plaisir des yeux, courrez vite voir ce temple du luxe qui, quoique obscène à bien des égards, est une merveille, paré de rayons d’or sur sa façade rue de la paix jusqu’à la fin de l’année; mais n’oubliez pas, entrez par la porte Vendôme, vous éviterez l’attente et un conseil, ne venez pas chargé, Bernard ne fait pas vestiaire! Il a juste prévu de quoi se desalterer et repartir avec des sacs dont la couleur se rapproche assurément du orange Hermès, ayant abandonné le pourtant très chic marron glacé. Bref, on devine sur les traces de qui il marche…
LM
Boutique Vuitton, place Vendôme
Le troisième étage destiné aux meubles, malles et valises avec personnalisation immmédiate gravée de la maroquinerie, sacs et des valises par motifs peints devant le client
L’escalier comme un mini musée avec une toile de Vik Muniz et des sculptures d’Annie Morris
Détail de la ceinture royale….Louis IV en LV