Partout dans Paris, le bristol sur fond bleu s’affiche. Une gigantesque opération de communication pendant un week-end, les journéesspartiuculières chez LVMH sont de retout pour leur troisième édition, avec de nouveaux lieux et une fois encore la magie du luxe. Rien n’est trop beau pour le visiteur chanceux qui aura le privilège, après s’être inscrit depuis un mois ou patienter devant les portes de l’empire du géant du luxe- certains se sont levés à 5 heures du matin- de pénétrer dans ces mains qui la chose est remarquable, ont chacune sur garder leur propre identité. Le contact est des plus cordial, chacun est icic heureux de parler au nom de son entreprise et semble bien traité à l’image des matières premières qu’il manipule; du coton chez Pink, du cuir chez Moynat, du miel et de l’orchidée chez Gurelain ou de l’or et des pierres fines chez Fred, c’est un savoir faire souvent centenaire qui s’exprime dans ces lieux ô combien diffrents et pourtant tous liés par un souci: l’excellence.
Ce vendredi, nous avons « tracé » en scooter dans les lieux parisiens- beaucoup de raisons sont comme Fendi, Loewe, Bulgari à l’étranger ou en province, Cholet pour les ateliers Vuitton, le champagne, le bordelais ou la Charente pour les vins et spiritueux. Reste qu’en sillonnant le carré d’or puis en se risquant du côté du Bois de Boulogne pour la Fondation Vuitton, on en prenait plein les yeux avec une armée d’hôtesse et de vigiles pour vous accompagner. Top luxe, suivez le guide.
Givenchy, acte I
Quelques gouttes en ce début de matinée avenue Georges V, et d’élégants jeunes gens vous apportent de beaux parapluies verts estampillés « Journées Particulières ». Pas de photos, ni de nourritures, voilà le studio Givenchy, un salon avec deux robes hautes coutures saisissantes de virtuosité, réalisé par Ricardo Tisci, un des rares créateurs à rester en place aussi longtemps. 2000 heures de travail, il en a fallu autant pour réaliser ce boléro plissé avec 140 mètres de tissu. Depuis 1952, date de création de la maison de couture d’Hubert de Givenchy à 1988, où elle est devenue la propriété de LVMH, c’est les plus belles femmes de la terre comme Audrey Hepburn, Elizabeth Taylor qui font travailler les ateliers qui sont sur fond noir reconstitués avec des ouvrières en flou, patronage et broderies toute de blanc vêtues ressemblant à des pierrot lunaires souriant devant la vingtaine de visiteurs. Quelques rues plus loin, Voilà le chemisier Pink, avec ses cotons venues des Barbades pour obtenir une qualité au toucher porche de la soie, et ce luxe dans les détails qui fait une chemise en demi-mesure.
Pink, so british
Une maison créée au XIXème siècle par Monsieur Pink, lequel faisait des vestes de chasse quasi roses en Angleterre racheté depuis 2000 par LVMH, où les visiteurs sont reçus vraiment en particulier avec une gentillesse confondante afin d’apprendre qu’un col de chemise comporte 16 pièces. De quoi légitimer les 300 euros de prix d’entrée pour un modèle classique ou slim, où près du corps, sachant qu’à ce prix là , vous avez une espérance de vie d’environ cinq ans. Un petit tour en Morgan immortalisé par un polaroid et direction Neuilly sur seine pour admirer la Fondation Vuitton, habillée par Buren pour un an grâce à des filtres colorés de 13 couleurs différentes, collés sur les douze voiles du sublime bâtiment conçu par Franck Gehry. De quoi créer des reflets sur les bloc de ciments, terrasses et autres éléments de la Fondation ouverte en 2014 et qui propose une exposition sur la Chine.
Buren et la Chine à la Fondation Vuitton
Tous les grands artistes chinois sont là, de Cao Fei avec une vidéo sur Second Life ou sur le fabricants d’ampoules Osram, à Zhang Huan, dont deux grands formats figuratifs de 3 mètres sur 10 réalisés avec des cendres issues de temples où brûle l’encens. Une immense sculpture associant bouddha à la Victoire de Samotrace de Xhu Zhan trône au centre de l’une des galeries, où l’on croise aussi un très bel arbre de Ai Wei Wei, une installation vidéo d’Isaac Julien avec 10 000 waves avec des bateaux, des visages de femmes ponctués de calligraphie s’affichent sur les différents écrans. Un superbe accrochage à compléter avec les photos de Stepan Gladieu montrants les métiers présents dans le groupe de la couturière au maître de chai en passant par le lozineur qui cloue les pointes des malles Vuitton. Un accrochage exceptionnel à voir gratuitement jusqu’à ce soir.
Fred, royaume des pierres fines
Côté joaillerie, visite rue de la Paix de la boutique Fred pour la première fois des journées particulières et découverte des pierres fines aussi belles que certaines pierres précieuses et des montures en or blanc, gris ou rose pour le best seller de la maison, la bague Pain de sucre avec son cabochon interchangeable, à associer au bracelet force 10 inspiré par les rivets et drisses de voile à Samuel Fred, le fondateur né en 1907 de la maison qui portait son nom, aujourd’hui décédé. « J’ai un mari bavard », s’exclame une dame suite aux questions de son mari avant de quitter le salon privé où les pierres passent de main en main non sans regarder les petites vitrines qui abritent une broche de Cocteau ou une bague Lyre dessinée par Arman.
Moynat, Hermès prend garde à toi!
A une centaine de mètres, voila enfin l’autre maison du groupe nouvellement arrivée dans les journées particulières, le malletier Moynat, un petit Hermès du sac, en plus artisanal et moins cher. Des modèles qui sentent bon la nostalgie- Réjane, Pauline du nom de la fondatrice, qui a créé sa marque en 1879 avant d’être racheté en 2011 par Vuitton, et l’ouverture de cette boutique rue du Faubourg Saint Honoré. Des fermoirs originaux et brevetés aux noms poétiques comme « langue de chat », la marqueterie de cuir, une toile monogramme marquée d’un M, des coutures hyper solides réalisées en fil de lin et enfin le styliste indien Rumesh Nair, débauché de chez Hermès, voilà la cocktail idéal pour porter cette marque aux plus hautes marches avec une petite équipe de jeunes femmes cousant et taillant les prototypes dans un petit atelier de la place du Marché Saint Honoré.
Guerlain, la superbe
De quoi attirer les VIP comme dans une autre maison légendaire du groupe, Guerlain qui, après son usine de parfum d’Orphin ouvre les portes de sa « ruche » à Chartres. Poudres, rouge à lèvres, crème de soin, toute la gamme en vente dans le monde entier est fabriqué ici, dans une cinquantaine de salles où passent miel d’Ouessant aux vertus cicatrisantes et Orchidées, miracle de longévité de Chine, avec des précautions sur l’hygiènes proches du monde pharmaceutique. Charlotte sur les cheveux, blouses et sur-chaussures pour les 600 visiteurs de la journée, on voit des ouvrières parmi les 350 personnes qui travaillent ici mettre la poudre pour être pressée, et des chaines de montage dernier cri- l’usine a un an- avec mise en conditionnement, test qualité pour le moindre défaut-c’est poubelle- et emballage jusqu’aux boutiques. Alors direction Chartres ou ces dernières en attendant la prochaine édition!
Par Laetitia Monsacré
Les journées particulières de LVMH, site internet