Elle qui voulait partir dans l’intimité, c’est raté. 22 heures 15, devant une salle de Garnier pleine à craquer avec VIP journalistes, ex-ministres ou inévitables mécènes, Aurélie Dupont a reçu après Agnès Letestu, Isabelle Ciaravola ou Nicolas Leriche les acclamations de tout un public qui s’est vu vieillir avec elle. La pluie de paillettes, les larmes, yeux fermés et bras levés au ciel, elle a brillé une dernière fois sur la scène de Garnier dans une ultime et magistrale interprétation de Manon, version Kenneth MacMillian. Jouant de la duplicité de la courtisane face au riche noble qui l’a achetée à son frère pour être sa parure mondaine, elle se fait bouleversante dans le dénuement final, au bagne, s’abandonnant aux bras de Roberto Bolle, remplaçant venu de la Scala et choisie par l’étoile pour remplacer Hervé Moreau blessé, son partenaire favori. Il est toutefois là au salut final, avec comme à l’accoutumé, tout le corps de ballet, ainsi que les deux fils de l’étoile, pour des adieux captés par la caméra de Cédric Klapisch et à découvrir grâce à France 3 le 30 mai prochain.
Il fallait ensuite un peu de patience aux happy few, conviés par l’Opéra ou l’Arop moyennant finances, à une réception au cours de laquelle Fleur Pellerin, échappée d’un dîner d’état à l’Elysée, a élevé Aurélie Dupont, au rang de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres. Des macarons, du champagne ou un cocktail au Cointreau dans l’avant-foyer plus tard, et voilà ces adieux bouclés pour laisser place à cette nouvelle génération où l’on attend encore de retrouver pareille alliance.
GC