« Un bon client, d’Ormesson ». Si tout téléspectateur amateur de livres le sait, voilà avec Les vendredis d’Apostrophes, réjouissant documentaire de Pierre Assouline, l’occasion de le retrouver avec trente ans de moins, tout comme Daniel Cohen-Bendit choucrouté, BHL en chemise noire aux côtés de Bernard Pivot lequel commente des extraits choisis fêtant les quarante ans de sa cultissime émission du vendredi soir. Bonheur ainsi de retrouver le concerto numéro un de Rachmaninov ou encore Marguerite Duras: « Un écrivain c’est intenable, ça fait du mal. Ca se fait du mal aussi. C’est un drôle de truc l’écriture »; Etiemble et son béret en laine: « Un emmerdeur, ça ne se vend pas toujours très bien » ou Desproges, et sa haine « des coiffeurs, des académiciens », et « des crottes de chien, parce que merde! ». Celui-ci « aussi bon à l’oral qu’à l’écrit » commente Bernard Pivot, rappelle une époque révolue en bien des points comme pour les chauffeurs taxis « dont il n’existe que deux sortes: ceux qui puent le tabac ou ceux qui vous empêchent de fumer ».
Du whisky dans une théière pour Nabokov
On apprend aussi que les premières émissions ont disparues-elles ne furent pas enregistrées; que Bernard Pivot a eu en plateau un coup de foudre pour Jane Fonda ou que Nabokov répondait aux questions qu’il avait eu avant le direct en buvant du whisky dans une théière-Bukowski a lui quitté le plateau totalement ivre. L’on se souvient comment l’animateur savait s’effacer face aux duels explosifs comme celui de Jean Cau et de Mohamed Ali, se taire pour laisser les auteurs lire un passage plus ou moins bien de leur livre ou des éclats repris le lendemain dans toute la presse. Et que l’on pouvait fumer sur le plateau, une autre époque qui fait passer La Grande Librairie de François Busnel pour une aimable remise de bons points…
AW
A revoir sur pluzz jusqu’au vendredi 13 novembre 2015