Article publié en mars 2020 et juste laissé en piqure de rappel, car encore actuel, enfin, de mémoire. A part les masques pour cette seconde vague- la Corée du Sud, traçage, dépistage qui lui ont évité des morts, attaque la troisième vague avec cinq cents contaminés par jour. Donc, il faudra s’habituer car sinon pas grand chose d’autre n’a été réglé.
« Nous sommes en guerre ». Le verbatim choisi par le Président Emmanuel Macron dans son allocution jeudi dernier, suivie par 35 millions de Français, un record historique, ressemblait plus, dans un pays où règne la paix- lire notre article Une drôle de guerre- à un pitch de DRH qu’à un état de fait militaire. Un aphorisme pour annoncer le confinement de 63 millions de personnes à l’aube du printemps. Sauf que moins d’une semaine après cette prise de parole, il est devenu évident que certains Français sont effectivement en guerre. D’après – les chiffres datent de 2018, la France compterait 223 571 médecins dont 30 %, environ 67 000, dans les hôpitaux publics et un peu plus de 100 000 dans le libéral auxquels s’ajoutent 40 000 internes et 600 000 infirmiers dont un peu plus de 100 000 libéraux. Ce qui offrirait 400 000 lits, dont 250 000 dans le public et 100 000 dans le privé, toutes spécialités confondues. La réanimation, nécessitant 2 à 5 soignants par patient, et des respirateurs coûtant jusqu’à 45 000 euros, compte 7 000 lits hexagonaux dans le public et 5000 dans le privé. A Colmar, Strasbourg, Mulhouse, les hôpitaux publics ont été vite saturés alors que des cliniques privées restaient vides comme ces dix lits prêts depuis vendredi dernier à la Fondation Saint-Vincent à Strasbourg. A l’image de la Lombardie, on y a pratiqué toute la semaine une médecine de guerre- avec des choix de qui l’on met sous respirateur ou pas. On imagine le choc psychologique pour ses soignants tandis que leurs journées sont devenues des gardes sans fin, plus le temps de manger, à peine de dormir, voire d’aller aux toilettes comme l’explique une infirmière qui a décidé de s’arrêter. Ni pour certains de rentrer chez eux, certains l’évitant même pour ne pas contaminer leurs proches.
Près d’un millier de soignants dans les hôpitaux français déjà contaminés
En Chine, outre le Docteur Li Wenliang, 34 ans, décédé en février dernier du coronavirus et désormais reconnu mondialement comme un héros, on a compté officiellement cinq décès et 1716 soignants contaminés. En Italie, 6000 médecins sont déjà contaminés et L’Espagne annonce 3500 contaminés dans le personnel médical d’après le quotidien La Vanguardia. En France, cinq morts parmi les médecins, rien que dans les hôpitaux parisiens 600 contaminés, des chiffres qui pourraient être bien plus élevés. Surexposés, rarement testés, mal équipés- absence de masques FFP2, seuls protégeant des aérosols du Covid 19, masques de chirurgien non adaptés et changés trop peu souvent, les gants, les combinaisons, les lunettes, tout manque- le corps hospitalier joue à la roulette russe.
Et si les protéger, c’est les équiper; et si les applaudir, c’est les encourager, pour tenir, il faut surtout, toute armée ou ONG le sait, bien manger et bien dormir. L’USAP-CGT l’a dénoncé dans un tweet, l’Assistance Publique est en Ile de France indigente en matière de repas pour son personnel, servant une simple « collation ».
Des repas livrés gratuits, des logements offerts
Sur internet, certains ont donc commencé à réagir comme Guillaume Gomez, accessoirement Chef à l’Elysée, qui invite ses pairs à « mitonner » pour les soignants. Il a ainsi créé une plateforme pour s’inscrire en tant que restaurateur et hôpital dans toute la France- Les chefs avec les soignants. Plus pragmatique, Domino Pizza a livré des centaines de pizzas au CHU de Montpellier et Hôpital Pompidou, un boulanger des viennoiseries à la Timone. Bref, les initiatives se multiplient, comme le site en premiere ligne, lancé il y a une semaine proposant la mise en relation entre bénévoles et soignants pour la garde d’enfants et les courses (et aide aux plus démunis). Quant à Brigitte Macron, elle vient de s’engager- un peu tardivement, en tant que Présidente de la Fondation des Hôpitaux parisiens et de France à faire parvenir un millier de tablettes et 10.000 plateaux-repas dans les hôpitaux les plus débordés; et appelle aux dons tout comme la Fondation de France (grande soirée bisounours mardi sur France 2) pour faire plus, sachant qu’un plateau repas revient à environ 10 euros et qu’il en faudrait 1500 par jour. Autre problème, les logements; des Alsaciens proposent des gites aux soignants et Airbnb dont les réservations sont quasi-néantes, s’est entendu avec le Ministère du logement pour renoncer à ses frais et faire des baux à 50 euros payés par l’Etat pendant un mois. Autant d’initiatives plus ou moins opportunistes que notre rédaction suivra dans les prochaines semaines à l’aide des syndicats SUD, CGT, UNSA bien plus en contacts avec la réalité que les services de communications… réjouis de le refaire.
Par April Weeler
Les sans-abris et personnes fragiles ont tout autant besoin de solidarité avec le Secours Populaire, Les Restaux du coeur, le Samu Social, Les Glaneurs et Linkee qui se chargent de la récupérations et redistribution des invendus, sachant que, après le second confinement, loin de la solidarité du premier, ils sont près de un million de plus, appelés joliment les « nouveaux pauvres » du COVID19. Bref, on va vers les 10 millions de pauvres en France soit un Français sur , on vous laisse calculer… Benoit Hamon avec une barbe désormais, revient dessus dans son dernier livre, Ce qu’il faut de courage. Comme celui de taxer la finance et les robots pour dégager les 500 milliards d’euros que coûterai son fameux revenu universel. Un revenu pour un emploi « pas forcement un travail salarié, comme la mère au foyer ou tous ceux qui voudrait changer » On vous en reparle.