Pour l’épiphanie de cette année, l’Opéra de Paris a choisi… la reine du Danemark, venue assister à la première de la tournée parisienne du Ballet royal sur la scène de Garnier jusqu’au mardi 10 janvier. En raison du protocole réservé aux invités prestigieux, le public a du gravir ce soir-là les marches du grand escalier de Garnier sous la vigilance de la Garde Républicaine.
Le ballet « Napoli » est un peu la carte de visite de la compagnie scandinave –surtout le très enlevé troisième acte, donné souvent séparément. Créé en 1842, le ballet « Bournonville », qui n’a jamais quitté le répertoire, a fait l’objet d’une nouvelle adaptation en 2009, par le directeur du Ballet royal, Nicolaj Hübbe, assisté par Sorella Englund. Les péripéties du jeune pêcheur Gennaro et de sa Teresina bien-aimée ont été transposées dans la Campanie des années cinquante, donnant au spectacle un parfum de dolce vita imprégné de Fellini, Pasolini et autres Rossellini. Si cela fonctionne bien dans la succession de scènes de caractère qui compose le premier acte, la réécriture du second, sur une partition – contemporaine – commandée à Louise Alenius, semble pour le coup figée dans une illustration cinématographique. On se console heureusement avec le feu d’artifice d’entrechats et de sauts de la compagnie danoise qui brille de virtuosité, et au premier chef, celle d’Alban Lendorf, Gennaro râblé et vigoureux.