4 décembre 2011
Enfin ça y est !
La Belgique va enfin avoir un gouvernement. Mardi, jour de la saint Nicolas, au plus tard, les noms de ceux qui composent la nouvelle équipe seront annoncés. Puis, ils prêteront serment devant le Roi, recueilleront un vote forcément favorable à la chambre mercredi ou jeudi et seront à priori prêts pour vendredi 9 décembre, date du sommet européen organisé à Bruxelles.
Près de 550 jours, ça commençait à devenir long… et les plus pessimistes pensaient il y encore dix jours que la situation était définitivement bloquée. Mais, c’était sans compter sur l’entrée en jeu de l’acteur le plus haï depuis le début de la crise économique : l’agence de notation Standard & Poor’s qui dégrade à tour de bras aussi bien états que banques à travers la planète.
L’insomnie a fini par payer
Le dernier vendredi de novembre donc, S&P s’est penchée sur la Belgique et a transformé son AA+ en AA tout court… Et là surprise, ce que des centaines de jours de palabres n’avaient pas permis, s’est produit en un seul week-end : sous la direction d’Elio Di Rupo, le leader socialiste wallon, six partis politiques se sont entendus pour donner d’urgence un gouvernement aux Belges. En une semaine, ce qui bloquait depuis un an et demi a fait l’objet d’accords négociés souvent toute la nuit entre politiciens flamands et francophones. Ce weekend, les congrès des partis organisés en urgence ont ainsi validé l’accord de gouvernement et demain, c’est donc treize ministres qui vont enfin diriger le pays.
Le coup de pouce de la finance à la politique ? Voilà qui n’est pas le seul paradoxe de cet attachant pays ; une deuxième surprise a été annoncée en cette fin de semaine, toute aussi surprenante : une souscription de bons d’état à 4 % pour cinq ans a pulvérisé tous les pronostics. Destinée à rapporter 200 millions d’euros, c’est au moins 5 milliards d’euros, soit 25 fois plus qu’elle a rapporté ! Voilà qui prouve que les Belges ont confiance dans l’avenir de leur pays et que lorsqu’on leur demande de le soutenir, ils répondent en masse ! De quoi peut être donner des idées aux autres pays endettés…
Par Christian Dauriac