C’est ce soir que les cinéphiles new yorkais vont se retrouver pour l’ouverture du festival In French with English Subtitles. Avec pour chacun, une bonne raison de venir : pour les Américains, c’est la curiosité de découvrir le cinéma français et d’entendre notre langue. Pour les francophones, le plaisir de voir des films dans leur « jus » made in France. Durant trois jours, neuf films français vont ainsi être présentés au Florence Gould Hall à Manhattan. Des films “récents, grand public, encore jamais distribués aux États-Unis”, précise la Présidente du festival, Catherine Laleuf. Et tous-of course- en version originale sous-titrés en anglais. Cette troisième édition s’ouvre donc ce soir avec le film policier de Franck Mancuso, « R.I.F. »(Recherches dans l’intérêt des familles), sorti en août dernier en France. Yvan Attal y joue un flic parisien débordé à la recherche de sa femme disparue. L’acteur était l’invité d’honneur du festival mais un empêchement de dernière minute lui a fait annuler son voyage. Dommage… il était également attendu dans le polar social « Dans la tourmente », de Christophe Ruggia. Ce film, l’histoire d’un patron de la région marseillaise qui prépare la délocalisation de son usine à l’insu de ses ouvriers, ne sortira qu’en janvier prochain en France.
La part belle à la comédie
La programmation fait également la part belle aux comédies, avec « Bienvenue à bord » d’Éric Lavaine. L’ex-scénariste des « Guignols de l’Info » et des « Robin des Bois » signe une comédie dans la veine des Bronzés : on y parle de drague, de sexe et de tendresse, le tout avec une lourdeur grivoise qui fait bien rire les Français… intéressant de découvrir la réaction du public américain ! On s’amusera au passage de certains sous-titres : le « club Med de Djerba » qui devient celui de « Cancún » en anglais – la ville mexicaine étant bien plus connue des noctambules américains que le resort tunisien. L’humour à la Coluche devient ainsi celui de l’acteur afro-américain Richard Pryor, et on découvre que les Caraïbéens sont considérés comme les « Ch’tis » d’outre-Atlantique.
D’autres fictions sont à l’affiche: « Tous les soleils » de Philippe Claudel, « Et soudain tout le monde me manque » de Jennifer Devoldère, « Moi, Michel G. Milliardaire, Maître du Monde » de Stéphane Kazandjian, la comédie dramatique « Quartier lointain » de Sam Garbarski et « L’élève Ducobu » de Philippe de Chauveron. Le Festival s’achèvera comme il a commencé : par un film policier, « Switch », signé Frédéric Schoendoeffer.
Un but caritatif
Les deux premières éditions ont attiré 2 000 à 2 500 personnes.“On a vu des Américains venir aux neuf projections”, s’enthousiasme Catherine Laleuf. Et, dans un pays habitué aux charity funds, les bénéfices seront reversés comme il se doit à deux associations caritatives : l’association américaine d’aide à l’enfance, Make a Wish, qui exauce le vœu d’enfants malades ; et l’Entraide Française, destinée à aider les ressortissants français de la région new-yorkaise à affronter un brutal changement de situation et les problèmes financiers qui en découlent. 15 000 dollars récoltés en 2009, plus de 20 000 l’an dernier… Une vraie satisfaction pour Catherine Laleuf et son équipe de bénévoles. Profitant du succès de « The Artist », le Festival « In French With English Subtitles » malgré le manque de stars, espère bien démontrer combien « le cinéma français est vivant ! »