La nostalgie n’est plus ce qu’elle était, écrivait Simone Signoret. A écouter le dernier disque d’ Alain Souchon, « A cause d’elles » dans les bacs depuis mercredi, on serait tenté de penser le contraire. Sans compter que c’est le dessinateur le plus nostalgique qui soit, Sempé qui en signe la pochette.
« Elles », ce sont les musiques de l’enfance. Celles que Maman chante au pied du lit le soir, celles qui restent à jamais gravées dans la mémoire. Tous ces petits moments de la vie, le chanteur les a ici rassemblés sans logique particulière, si ce n’est celle des souvenirs de l’enfance. Du coup, rien d’étrange à passer d’un chant scout « Les Crapauds » à un refrain populaire « L’Hirondelle », ou » Simone », chanson traditionnelle québécoise qui parle d’une histoire d’amour entre une paroissienne et un curé !. Avec en bonus un titre inédit, « Le Jour et la nuit », qu’il a composé avec son fils, et une reprise de « J’ai dix ans », qui figurait sur son premier album en 1974.
Alors, encore un disque paresseux avec des reprises? Eh bien, non, la voix chaleureuse, un brin malicieuse de Souchon fait à nouveau merveille et donne une dimension particulière à ces classiques. Quant à ceux qui pourraient croire que Souchon marche avec ces chansons d’enfance sur les plates-bandes d’Henri Dès et de Chantal Goya, rassurez-vous, on est ici bien loin de l’univers des comptines ! Voilà ainsi 12 chansons douces, où pas une seconde on ne s’ennuie grâce à des arrangements et des thèmes de chansons très variés. De quoi se laisser attendrir par l’élégante mélancolie de l’artiste.
Par Yacine Mili
A noter que le chanteur reversera les droits discographiques de cet album à la Ligue contre le cancer.