Soirée anniversaire et de gala, ça sentait très fort l’AROP, à l’Opéra Garnier ce vendredi 24 janvier 2025 pour les 150 ans de cette salle dont les productions, à majorité des ballets et quelques opéras baroques, sont enviées dans le monde entier, tant par leur distribution-le corps de ballet de l’Opéra de Paris tend à la perfection- que leur mise en scène. Sur cette scène légendaire et en pente, le spectacle fut aussi sage que les deux enfants, tout beaux, tout blancs, fil rouge de la soirée. Les extraits lyriques furent un peu ennuyeux, la mise en scène, soignée mais attendue, voilà qui ne risquait pas de choquer l’invité de marque, la reine Sophie d’Espagne ni le parterre de touristes fortunés ou patrons du CAC 40. Hugo Marchand dans le Boléro de Ravel et Léa Desandre, dans une somptueuse robe tutu rouge, furent les temps forts de la soirée qui confirma que l’inclusivité et la mixité ne sont pas encore légion sous le plafond de Chagal et les ors du Palais construit sous Napoléon III.
Des enfants et des animaux
Non loin de là, l’ambiance était bien différente au Théâtre du Châtelet avec un public composé d’enfants, de mélomanes et d’autres, moins. Devant une salle pleine et d’humeur joyeuse, l’Orchestre de chambre de Paris dirigé par le facétieux chef d’orchestre Gábor Takács-Nagy, évoquant dans ses déhanchés les pantomimes, débuta le concert par deux morceaux de Satie, le premier, pas vraiment inoubliable au contraire de la Gnossienne n°3 transcrite pour orchestre. Puis ce fut Francis Poulenc-sans plus-avant que la voix de Swan Arlaud (l’avocat dans Anatomie d’une chute) ne mette en parole, chaque tableau du Carnaval des Animaux de Camille Saint-Saëns, entre kangourou, tortue, lion et l’incontournable aquarium ou le cygne. La salle était conquise, notamment par les illustrations pleine de poésie de Sandra Albukrek et le jeu à deux pianos des mains virevoltantes de Lise de la Salle et de l’impeccable David Kadouch.
LM