Fashion week, bientôt l’été 2025

50 ans, le bel âge? La chose n’est pas certaine en matière de mode; les réseaux sociaux sont passés par là, transformant les défilés en « happening » comme un autre; influenceurs/ceuses rivalisent auprès des jeunes, reléguant les rédactrices de mode, d’Anna Wintour à Suzie Menkes, à des figurantes, malgré le front row; les stars y sont toujours, mais pour une actrice, une chanteuse reconnue pour son talent, ce sont désormais les « stars » les plus actives sur TikTok ou Instagram qui créent « le buzz ». Du géant du luxe LVMH- Givenchy, Balenciaga, Dior- à Saint Laurent du groupe Kering- ce sont autant de marques, plus ou moins connues qui, au nom du marketing, du profit, de la visibilité, se lancent dans ce qui ressemble à une course folle. Car, il y a ici, de quoi songer à la poule qui continue à courir, malgré sa tête coupée. Jugez plutôt: jusqu’au 1er octobre 2024, ce sont quelques soixante-dix défilés au calendrier officiel auxquels s’ajoute le « off », autant de collections pour le prêt-à-porter printemps-été 2025. De guerre lasse, les plus grandes marques s’y sont mises, avec un accès en direct du défilé, sur leur site  -la « démocratie » qui s’invite, dans un monde autrefois réservé à une centaine de privilégiés; aux « people », clientes et autres journalistes de mode se sont ajoutés tout le monde « c’est à dire n’importe qui », ironisait Sacha Guitry.

En « être » ou pas

Reste que, de Karl Lagerfeld à Jean-Paul Gaultier, à la patience inouïe après leur « show », en « être »demeure un moment unique, malgré l’attente, souvent pire que pour prendre un avion- 40 minutes de retard pour le défilé des « ambassadrices » l’Oréal devant l’Opéra Garnier (tous ages, toutes couleurs, toutes silhouettes confondues).C’est que l’attente fait partie du spectacle, on attend les stars, forcément en retard, ne serait-ce à cause du défilé précédent.
La maison Chanel a résolu le problème, défilant le dernier jour, à la première heure, soit 10 heures du matin. Un « livestream » sera disponible en même temps, viralité oblige. En revanche, votre nom inscrit sur une chaise- un petit sac avec Chanel écrit en noir sur le blanc du carton, contenant leur dernier parfum ou leur dernière ombre à paupière- posé dessus; ces décors fous sous la verrière du Grand Palais, que l’on peut voir aussi, du côté du Musée Rodin ou du Trocadéro; conçus comme des spectacles vivants, assister à ces défilés offre un moment de grâce comme pour le défilé Haute Couture en janvier dernier à l’Opéra Garnier (à l’intérieur, pas devant). Voilà qui aurait plu à Mademoiselle, à laquelle Arte consacre une soirée- lire article. En attendant, les berlines avec chauffeur vont embouteiller tout Paris mais, après les JO, les Parisiens sont habitués.

LM

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