Un immense escalier blanc occupe toute la scène du Théâtre de l’Odéon; quatre heures de spectacle à voir les acteurs apparaitrent puis descendre les marches-les faibles en bas, les puissants en haut- en récitant leur textes sans queue ni tête. Les amoureux de Beckett seront à la fête, mais les autre risquent de rester sur le quai, en l’occurrence un fauteuil en velours bordeaux. Rien à redire sur les comédiens, tous excellents, mais Jean Genet n’est pas à la portée de tous, dans son ode aux parias. Créée en 1966 dans ce même théâtre, la pièce avait fait scandale , accusée par les milieux d’extrême droite-déjà-de ridiculiser l’Armée française dans la guerre d’Algérie. Un texte relevant de la poésie selon son metteur en scène Arthur Nauzyciel; pas évident pour le spectateur de la déceler dans un texte fourre-tout peu évident à comprendre. Le phrasé si singulier de Genet exclut en effet dès le début de la pièce qui, à l’origine, durait neuf heures-sic.
AW
Les Paravents de Jean Genet, Théâtre de l’Odéon jusqu’au 19 juin 2024.