Dernière comédie ballet de Molière et Lully, Le Bourgeois gentilhomme a fait les frais du Covid; initialement programmé en 2020 à l’Opéra Comique, le voici qui revient, sans Marc Minkowki à la baguette, victime d’une mauvaise chute. C’est donc sous la direction du jeune Théotime Langlois de Swarte, également au violon, que cette ancienne production de Jérôme Deschamps, haute en couleurs, peine toutefois à faire rire la salle. Sa caricature de Monsieur Jourdain en imbécile heureux dont il s’est réservé le rôle ou encore celle de son maître de ballet, en folle trop appuyée, laissent songeurs quant à l’effet comique recherché. Si le plateau vocal est irréprochable- chose acquise à la salle Favart, la soirée tient difficilement la comparaison avec la finesse des trouvailles humoristiques que La Périchole d’Offenbach-lire article– avait offert en mai 2022 dans la mise en scène de Valérie Lesort, depuis récompensée pour Vingt-mille lieux sous les mers d’un Molière. C’est pourtant Vanina Sannino qui signe à nouveau les costumes, toujours aussi ébouriffants, mais l’aveu est difficile: la pièce comique de Molière, contrairement à d’autres plus sombres, on pense à Tartuffe ou Les Fourberies de Scapin version Comédie Française, semble ce soir-là avoir pris un sérieux coup de vieux à fortiori face à la musique de Lully qui s’écoute toujours avec autant de plaisir.
LM
Le Bourgeois genthilhomme à l’Opéra Comique jusqu’au 26 mars 2023, 20 heures