Mélanchon, Le Pen au second tour, l’idée a créé l’émoi dans toute la France, à fortiori chez les privilégiés. Le sondeur canadien Filteris qui avait prévu la victoire de Fillon aux primaires (mais a démenti pour le Brexit) et celle de Trump en se basant sur le buzz et les réseaux sociaux annonce pourtant que François Fillon sera au second tour. Et selon les heures, que Mélanchon ou Marine Le Pen serait en face. Ce qui est sur, c’est qu’avec cette présidentielle, on a rebattu les cartes comme jamais des sources d’informations classiques au profit notamment de la population utilisant Twitter – à peine un Français sur dix – en aucun cas être représentative de l’ensemble des électeurs français. Les médias ont été fustigés comme jamais avec, il est vrai, de quoi se poser des vraies questions quant à leur reflet de la France dans toute sa globalité. Si l’élection américaine ne s’est pas faite à Manhattan, elle ne se fera pas non plus chez Françoise, le restaurant QG des journalistes et hommes politiques de notre bien malmenée Vème République. Sur internet, un quart des liens partagés sur la présidentielle sont ainsi issus de sites et autres blog totalement hors du système, avec les risques de désinformation que cela véhicule. Et si certains supports comme Snapshat ont offert une campagne parallèle des plus idoines- les jeunes y ont posé des vraies questions aux candidats- l’accueil des réfugiés, la légalisation du canabis, les affaires, non sans malice, obligeant Fillon à s’affubler de lunettes vertes et Marine Le Pen de se transformer en petit cochon tandis que Mélanchon a refusé l’exercice.
Sifflés et non grata
Le candidat de la France insoumise n’a cessé de tacler les médias pendant sa campagne, les court circuitant à l’aide de son blog lorsqu’il ne les invective pas: « canon à ordure de la matinale d’Inter, bulletin paroissial de Libération ou inénarrable Petit Journal ». Les médias serait pour lui la « deuxième peau du système », sentiment largement partagé par Marine Le Pen. Les équipes de Quotidien, l’émission insolente présentée par Yann Barthès sont ainsi personna non grata aux meetings FN. François Fillon ne fait pas exception; il a fait souvent siffler les journalistes lors de ses meetings ou n’a pas hésité à recadrer les Pujadas et autres Léa Salamé suivant l’exemple de Nicolas Sarkozy. Quant à Emmanuel Macron, donné comme chouchou des médias- Pierre Bergé, actionnaire du Monde a affirmé son soutien au candidat En marche! tout comme Patrick Drahi, propriétaire de BFMTV et de l’Express- il joue effectivement gentiment le jeu des médias classiques comme nous avons pu nous en rendre compte au Zénith. Cela lui suffira t’il? Réponse dimanche devant, pour la plupart des français, leur bonne vieille TV…
Par Laetitia Monsacré