« I ‘m ready My lord ». Dans son dernier album crepusculaire sorti le mois dernier, You Want it darker, Léonard Cohen se disait prêt à mourir. A 82 ans, celui qui voulait devenir écrivain, vient de rejoindre sa muse, Marianne, morte en juillet dernier et pour laquelle il avait écrit So long, Marianne. En cinquante ans de carrière, il n’a écrit que quatorze albums, tels des pépites servies par son timbre unique, lequel ne lui a jamais fait défaut comme avaient pu le constater les spectateurs présents à l’Olympia, lors de son retour sur scène en 2008. Reprendre avec lui ce soir-là Suzanne, chanson qui le rendit célèbre en 1967, fait assurément partie de ces moments uniques que seuls les plus grands sont capables de vous offrir. D’ailleurs, en ce matin du 11 novembre 2016, nul ne s’y est trompé: les drapeaux sont en berne dans sa ville natale de Montréal, tandis que les hommages affluent pour un artiste qui n’a pourtant jamais atteint les sommets du box office. Ses mélodies sont cependant connues de tous, reprises par dizaine comme Hallelujah, chanson qu’il mit cinq ans à finir. Il avait en effet appris la valeur du temps au fil de ses retraites, qu’elles soient dans un monastère bouddhiste ou en Inde, sans compter les épisodes dépressifs qui, de Barbara à Bruce Springsteen apparaissent comme les passages obligés de ces artistes qui atteignent le statut de légende. So long, Leonard…
AW