Pas moins de 94 défilés pour présenter le printemps-été 2017 dans le « in »-c’est à dire inscrits au calendrier officiel de la Fédération Française de Couture- Paris va assurément être la capitale de la mode à partir de ce mardi, avec son cortège de mannequins aux jambes tels des coton-tiges et de limousines et autres VTC transportant les VIP et autres rédactrices de mode chaussées de stilletos. Après New York et Milan, Paris reste ainsi « the place to be » même si les assurances rechignent à assurer les VIP en raison du risque attentat. La planète mode après la planète foot de l’Euro 2016, les policiers risquent donc de travailler encore beaucoup sur cette semaine tandis que les fêtes vont battre leur plein comme celle d’Etam qui fête le 27 septembre à 21h30 ses 100 ans à l’issue de son show lingerie avec, aux platines pour cette édition, Andreea Diaconu (l’an dernier, la piscine Molitor avait accueilli quatre-vingts mannequins, dont l’égérie de la marque Natalia Vodianova, avec Snoop Dogg et Lily Wood & The Prick en direct) ou de H&M désormais habituée au off, une stratégie marketing incontournable dans un contexte où les défilés classiques sont devenus un peu « has been » à l’ère d’internet où ils sont désormais accessibles à tous en live. D’autant qu’on poireaute toujours environ une heure avant que le défilé ne commence, le retard pris dans la journée imposant à chaque créateur qui défile d’attendre la fin du show précédent pour remplir sa salle. Lieux improbables et toujours plus originaux, il n’y a en effet plus que les poids lourds comme Dior ou Chanel pour être fidèles, respectivement, au Musée Rodin et au Grand Palais. Front row occupés par des people que les maisons n’hésitent pas à rémunérer de 10 000 euros à beaucoup plus selon les abonnés tweeter, Instagram et le buzz généré par chacun, standing pour les autres, japonaises armées de smartphones mitraillant les abords des défilés, la folie mode s’empare de Paris à chaque Fashion week, laissant la plupart des Parisiens impassibles ou furieux devant les embouteillages.
La nouvelle garde
Tout ça pour quelques chiffons? Pas vraiment lorsque l’on sait l’industrie qui est désormais derrière et les grands groupes qui jouent pendant cette semaine l’image de marque de leurs protégés afin de vendre parfum, sacs et autres accessoires beaucoup plus abordables que le prêt à porter que l’on retrouve en boutique comme cette magnifique robe en tweed rouge chez Chanel en vente près de 10 000 euros dans la boutique désignée par Peter Marino avenue Montaigne. Karl Lagerfeld devrait ainsi émerveiller à nouveau tout comme les successeurs des Albert Elbaz et autres Raf Simons qui ont choisi de divorcer de Lanvin ou Dior, la création étant de plus en plus challengée par les impératifs financiers imposés par LVMH ou les actionnaires des maisons de couture.« J’avais tous les moyens techniques pour réussir, mais il me fallait davantage de temps entre les collections pour trouver l’inspiration. Je ne suis pas le genre à aimer faire les choses vite, les idées ont besoin de mûrir. » Après trois ans d’un rythme effréné et le confort que la maison Dior a mis à sa disposition avec un chauffeur et un service de repas livré tous les jours avenue Montaigne, Raf Simons a donc jeté l’éponge l’an dernier. Serge Ruffieux, 41 ans, et Lucie Meier, 33 ans, un couple suisse ont ainsi pris sa suite pour des coupes très structurées et résolument modernes que l’on a pu découvrir en juillet dernier. Nouveau sur la scène, la marque Moncler, à l’origine des doudounes pour le ski, défilera le dernier jour, mercredi 5 octobre, tout comme Vuitton qui clôt comme chaque année cette semaine frénétique dont on vous reparlera entre les sublimes imprimés de Léonard, la magnificence de Valentino ou le bohème chic d’Isabelle Marant ou Dries Van Noten. Alors patience, pour les filles sublimes et l’ambiance Fashion week, c’est J-3!
Par La rédaction