C’est le gros succès littéraire de ce printemps, un best-seller comme toutes les maisons d’édition rêvent d’en connaître. A fortiori lorsqu’elles sont des petites maisons comme Finitude qui a décroché le gros lot avec Olivier Bourdeaut et son En attendant Bojangles, vendu à ce jour à près de 100 000 exemplaires. Une histoire d’amour et de folie qui a séduit en premier le public, les libraires et les critiques- la divine troïka- pour ce premier roman écrit par un très beau garçon qui comme tous les auteurs souhaitait avant tout « être lu ». Alors évidemment, « ça donne le tournis, passer de un rendez-vous par an à quinze par semaine » mais Olivier Bourdeaut goûte avec bonheur cet emballement couronné par trois prix littéraires-autour de son court roman où un jeune garçon parle de ses parents, couple fou-fou, accompagné par un oiseau immense, Madame Superfétatoire ou l’Ordure, un gentil sénateur. L’écriture est alerte, on voit déjà au fil des pages le film que cela ne manquera pas de devenir, avec des dialogues qui font mouche et cette folie qui manquent tellement au commun des mortels, ne serait-ce car ce père qui appelle sa femme avec un prénom différent chaque jour, ne connait pas de problème d’argent, du moins avant que les impôts ne lui tombe dessus. Il faut dire qu’il n’ouvre jamais son courrier; il ne risque pas non plus de faire ses courses au supermarché, le livre ne parlant que de moments extraordinairee et fantasques pour un couple qui refuse la banalité. Et le payera cher, avec une fin à la Jules et Jim, pour confirmer que tout cela n’était pas bien raisonnable. Bref, un livre qui fait rêver son lecteur sans l’ennuyer. Une bonne recette mais on est loin de la grande cuisine…
LM
En attendant Bojangles de Olivier Bourdeaut, publié cjez Finitude, 15 euros