Shakespeare sans les mots, reste les jambes qui tricotent, les bras d’honneur entre Capulet et Montaigu et une soirée pas franchement inoubliable. Décors, costumes, chorégraphie, mise en scène, Noureev avait imaginé sur la musique de Prokofiev un spectacle exubérant mais sans émotion, y compris dans les pas de deux entre les amoureux maudits. Le ballet de l’Opéra de Paris ne démérite pas- ce soir là, les étoiles Joshua Hoffalt, Myriam Ould-Braham dans les rôles titres- mais on a peine à vibrer pour les amants de Vérone sur une partition à laquelle il manque sans doute des accents romantiques, ni à retrouver les personnages du grand dramaturge dans les cabrioles et autres pantonymes notamment de Mercurio. La salle était comble mais le plaisir bien moindre que lors de la récente Bayadère ou la version théâtre donnée actuellement à la Comédie Française dans une magnifique mise en scène d’Eric Ruf. Bref, une sortie à rater sans regret.
LM
Roméo et Juliette, Opéra Bastille jusqu’au 16 avril 2016