Dans le majestueux bâtiment de la Philarmonie- enfin fini- imaginé par Jean Nouvel et qui oblige désormais les mélomanes à venir s’encanailler du côté de la porte de la Villette, Marc Chagall est en son lieu. Le visiteur accueilli par les notes de la Flute Enchantée, Carmen ou de Tristan et Iseult est immédiatement plongé dans l’univers de cet artiste avec le plafond qu’il réalisa en 1964 pour l’Opéra Garnier, quelques 220 m2 exécuté à l’âge honorable de 77 ans, ce qui devrait donner de l’espoir à tous les sexagénaires…Croquis préparatoires et détails sont mis à jour comme le portrait d’André Malraux qui apparait dans cette grande fresque consacrée à l’opéra mais également aux ballets; Chagall signa ainsi les décors et les costumes de Daphis et Chloé en 1958 et de l’Oiseau de feu en 1945 pour le Met de New York, lieu pour lequel il créa également des tenues à la poésie intacte pour Papageno ou Tamina dans La Flute enchantée donnée en 1966. Entre temps, il y eut un voyage au Mexique, des sculptures sublimes réalisées dans son atelier à Saint Paul de Vence et quantité de toiles où la musique est célébrée, la grande majorité étant sorties pour l’occasion de collection particulières. Rares sont les musées- à l’exception de celui qui lui est consacré à Nice-qui donnent en effet à voir l’immensité du talent de cet émigré russe, qui offrit au Théâtre juif de Moscou en 1920, une série de panneaux fascinants aujourd’hui conservés à la Galerie Tretiakov et visibles dans la dernière salle de cette exposition qui après David Bowie et avant le Velvet Underground en mars prochain, confirme que la Philarmonie est en passe de devenir un incontournable également pour les amateurs d’art.
AW
Chagall, le Triomphe de la musique, jusqu’au 31 janvier 2016 à la Philarmonie