La photographie est aujourd’hui une des formes d’art les plus vivantes et abouties. Entre les visions orgasmiques qu’offre le Festival d’Arles et le bonheur trop court, attentats obligent, de la dernière édition de Paris Photo qui a du rester fermée samedi 14 et dimanche 15 novembre, le Musée du Jeu de Paume, dédié à cet art et la Pinacothèque de Paris proposent deux expositions rendant hommage au talent de Philippe Halsman, auteur d’une centaine de couvertures de Life Magazine-une référence- et de Karl Lagerfeld que l’on ne présente plus. Le premier a débuté dans les années 30, s’imposant rapidement par son génie du portrait, avec Marilyn Monroe et Salvador Dali en bonnes fées. Entre surréalisme et invention d’un concept « la Jumpology », il a signé, tout en revendiquant une ignorance totale des règles de la photographie, des clichés éblouissants ou drôlissimes à l’image de celui où les moustaches de Dali traversent le journal que celui montrant Edouard VI et sa femme, Wallis Simpson sautant en l’air, main dans la main.
Des clichés « papier glacé »
Karl Lagerfeld est pour sa part un Mozart de la mode, hyperactif, doué d’une culture abyssale et avec un oeil plus que certain. La photographie l’a donc « appelé » telle une évidence. Ses sérigraphies sur papier archés magnifient les plus belles femmes du monde, mannequins et actrices comme Diane Kruger, Lou Doillon ou Carla Bruni qui accueillent le visiteur, figées en noir et blanc dans leur beauté féline. Baptiste Giabiconi sublime pour sa part le corps masculin, côtoyant surs les murs des paysages qui paraissent un peu quelconques. Car n’est pas artiste qui veut et cette exposition montre ainsi les limites de Lagerfeld en matière de création artistique. On se souviendra sans doute de lui plus comme un styliste brillant que comme un grand photographe. Dieu ne prête pas toujours qu’aux riches…
LM
Philippe Halsman, Etonnez-moi au Musée du Jeu de Paume jusqu’au 24 janvier 2016
Karl Lagergeld, A visual Journey à la Pinacothèque jusqu’au 20 mars 2016