Le Frac de Besançon, fenêtre sur le monde

Ouvert il y trois ans, Le Frac de Besançon s’élève fièrement sur les berges du Doubs, avec ses façades multiples, le toit ayant même été conçu comme un cinquième pan visible depuis la citadelle qui domine toute la vieille ville fortifiée.  Le monde selon…est une exposition qui donne à voir la terre dans sa globalité et son universalité s’inscrivant dans la prochaine fusion des régions Franche-Comté et Bourgogne. L’ensemble des Frac de France ont ainsi été sollicités pour prêter les oeuvres qui s’imposent, paraissant évidentes dans ce bel espace qui n’appelle pas au commentaire.

Entre le marocain Mounir Fatmi et ses Printemps perdus, des drapeaux en berne des pays de la Ligue arabe, Philippe Ramette et son tableau Objet à voir le monde en détail – un homme portant une boite devant les yeux avec un minuscule trou- ou encore le globe tournant de l’algérien Fayçal Baghhriche, c’est une vision inspirée du monde qui s’affiche dans les salles hautes, avec des oeuvres bouleversantes comme cette mappemonde entourée de barbelés de l’italien Michelangelo Pistoletto ; les mêmes barbelés que l’on retrouve dans la vidéo de l’israélienne Sigalit Landau, Barbed Hula où ceux-ci ont remplacé le cerceau pour un hula hop des plus anxiogènes.

La cartographie n’est pas non plus en reste avec la fresque de Wim Delvoye, les pays étant devenus si l’on y regarde de très près des tranches de jambon délimités par des silhouettes de téléphones ou encore de marteaux. David Renaud s’est lui aussi inspiré des cartes pour apposer au milieu d’un grand panneau bleu deux petites îles inhabitables, dont l’une d’elles, s’est même vue apposer par les cartographes de l’IGN, le mot « nuage » car il y en avait un présent le jour de la prise du cliché…De quoi apporter un peu de poésie, à l’image de son paysage sculptural en bois Mêgo Aroung, représentant le désert d’Abyssinie où séjourna Rimbaud. Notre monde en a tant besoin…

LM

Frac de Besançon, cité desArts, 25000 Besançon