26 juin 2015
Mustang, le mors aux dents

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Elles sont cinq. Jeunes, belles, toutes naissantes à leur sensations, leurs émotions. A la faveur d’un bataille dans la mer avec des garçons, les voilà qui, telles les cinq filles de Bernarda Alba vont se retrouver barricadées par leur oncle dans leur maison, à attendre que les prétendants se présentent; des pouliches dont on attend qu’elles deviennent des poulinières, femmes soumises victimes de mariages arrangés dans une Turquie où le poids des traditions est encore partout présent. On est à mille kilomètres d’Istanbul, là où les femmes portent des robes « couleur de merde » et où bientôt portable, ordinateur, maquillage leur sont confisqués. De la visite à l’hôpital le soir des noces car le sang n’a pas coulé aux certificats de virginité en passant par les cours de cuisine, de couture pour leur apprendre à être de bonnes épouses, certaines se soumettront, d’autres n’y résisteront pas, avec cette idée de fuir son destin, avec force ou en choisissant le renoncement, dans sa tête, dans son corps ou bien les deux. Virgin suicide n’est pas loin, la fougue en plus, dans ce premier long métrage très maitrisé de la réalisatrice turque Deniz Gamze Ergüven qui signe là un film solaire et très prometteur.

AW

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