29 mai 2015
Un Roi Arthus qui déçoit

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Ce devait être un des points d’orgue de la dernière saison de Nicolas Joël : l’entrée au répertoire de l’Opéra de Paris du Roi Arthus de Chausson, créé de manière posthume à La Monnaie de Bruxelles en 1903, quatre ans après l’accident de vélo qui coûta la vie au compositeur. On avait réuni les plus grands chanteurs du moment : Roberto Alagna en Lancelot, Sophie Koch pour Genièvre, et Thomas Hampson dans le rôle-titre, où il affirme toute sa noblesse. La génération montante n’a pas été oubliée, avec des anciens pensionnaires de l’Atelier Lyrique, tels le remarquable Lyonnel de Stanislas de Barbeyrac, ou le Laboureur non moins admirable de Cyrille Dubois. Dans la fosse, Philippe Jordan fait une démonstration exemplaire de dosage subtil entre puissance germanique et transparence française. Mais cela n’a pas suffit à remplir les 2700 sièges de Bastille, où pour le gala de l’Arop, soutenu par le Palazetto Bru Zane, centre de musique romantique française à Venise, l’on pouvait voir des spectateurs descendre au parterre combler les vides dès le premier entracte. Sans doute, la lecture très domestique sinon vaudevillesque de Graham Vick, avec ses décors et ses costumes plutôt ridicules, n’aide-t-elle pas tout à fait une œuvre  nourrie de beautés, quoiqu’inégale…
GL
Le Roi Arthus, Opéra Bastille jusqu’au 15 juin 2015

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