15 mai 2015
Macbeth, le rouge et le noir

ureel

Lorsque Shakespeare rencontre Verdi, cela donne un opéra au livret forcément sombre; le bel canto se mâtine de tragédie et de folie, de mysticisme aussi avec des sorcières omniprésentes. Toutes de noir vêtues, à l’exception de certaines nues sur la scène du Théâtre des Champs Elysées, la mise en scène de Mario Martone est noir; la scénographie minimaliste avec seuls deux chevaux et quelques vidéos bien moins inspirées que Bill Viola qui illustrent la folie du pouvoir. Le plateau vocal est solide avec Susanna Branchini en Lady Macbeth, aux aigus impeccables et Roberto Frontali jouant ce mari qu’elle pousse au crime et à folie, y succombant elle-même. Celui qui viendra à bout de ce couple maudit et halluciné, Macduff est interprété par Jean-François Borras, acclamé par le public parisien dans un quatrième acte au dénouement sanglant. Opéra vénéneux sur le pouvoir et la perdition, Macbeth méritait sans doute plus de moyen que ce plateau désert, victime sans doute d’une production de fin de saison où les budgets sont resserrés. Dommage.

LM

Macbeth, Théâtre des Champs Elysées jusqu’au 16 mai 2015

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