Les chiffres font froid dans le dos: un homme sur cinq devrait faire, dans quelque pays qu’il soit une dépression au XXI ème siècle. Ce trouble chimique qui n’ a rien d’ une humeur passagère comme certains voudraient le laisser penser atteint ainsi, en 2015, 400 millions de personnes, se classant comme la seconde maladie la plus invalidante dans le monde comme le dévoile le documentaire Dépression, une épidemie mondiale? diffusé sur Arte mardi 24 mars à 22h35. Du Japon aux Etats Unis en passant par la France, on y apprend que pour diagnostiquer ce qui ressemble bien au mal du siècle, il a été mis au pont un questionnaire qui fait foi a travers la planète, le DSM, stigmatisant au passage les patients qui ne sont jamais impacté de la même façon. Leur est proposé dans la plupart des cas quantité d’ antidépresseurs mis au point par des laboratoires qui en l’ espace de dix ans ont vu le volume prescrit être multiplié par deux. Et la réalisatrice de poser alors la question de savoir s’ il est possible de n’ apporter qu’une réponse individuelle à une question collective… Car, avec la mort de Dieu qu’a si justement souligné Nietzsche, l’ homme moderne est devenu « le seul responsable de ses succès mais aussi de ses échecs ». Approche philosophique mais également historique, le documentaire revenant sur ce mal qui, au XVI e siècle ne touchait que les hommes dit d’ exception; il semblerait que la dépression se soit bien démocratisée , s’ abattant désormais sur le premier venu. Pas sûr que cela soit un progrès…
AW
Dépression, une épidémie mondiale?, diffusée sur Arte le mardi 24 mars à 22heures 35