« Personne a la mémoire déficiente ». Un bracelet comme une plaque d’ identification et voila Julianne Moore face à une forme précoce et génétique de la maladie d’Alzheimer. « J’aurais préféré un cancer » lâche-t’ elle à Alec Baldwin, yeux bleus de chien husky et embonpoint bourgeois de la cinquantaine, qui se retrouve dans le rôle du mari éploré de cette superbe professeur émérite de linguistique qui va perdre inexorablement une à une ses facultés intellectuelles, conservant toutefois jusqu’au bout son brushing impeccable. Et sil l’ on est loin de Michael Haneke et son Amour avec cette version très américaine de la déchéance face à la maladie ainsi que la tentation d’en finir, la performance de Julianne Moore n’en reste pas moins étourdissante, saluée justement par l’ Académie des Oscars en février dernier qui lui a décerné celui de la meilleure actrice. Voilà qui confirme au passage que les rousses ont en ce moment le vent en poupe à l’image de Jessica Chastaing même si les brunes ne comptent pas pour des prunes à l’image de Kristen Stewart qui, en fille rebelle se rêvant comédienne, est tout aussi remarquable dans une réalisation certes classique mais émouvante, entre souvenirs d’enfance filmés en super 8 et une fin qui évite tout pathos.
AW