Festival de Cannes pour le cinéma, Fashion week pour les modeux. « Week » qui dure en fait neuf jours et laisse tout le monde épuisé, les yeux saturés par tous ces chiffons qui défilent sur des filles porte-manteaux sans discontinuer de 9h30 à 21 heures. Sans compter les fêtes comme pour l’exposition Lanvin au Palais Galliera, retrospectice magnifique dont on vous reparlera. Le marathon est heureusement rendu plus léger pour certaines par leur chauffeur, pauvre Anna Wintour qui, à l’image de tant de rédactrices de mode au brushing parfait et stilettos vertigineux ne peuvent supporter la vraie vie. Marcher dans la rue par exemple, comme Carine Roitfeld, il est vrai « empêchée » par ses problèmes de dos et portant désormais un très chic corset qui a inspiré derechef Riccardo Tisci pour quelques pièces de la collection de Givenchy.
Les autres, celles qui marchent quotidiennement et font leurs courses, peuvent, à défaut d’avoir eu une invitation pour l’un des 89 shows « in » de cette saison, désormais aller rêver devant les sites internet des couturiers qui donnent à voir à l’envi images de défilés, people présents ou photos backstage- l’attente mais l’ambiance et les cadeaux en moins; vous le savez bien, on ne peut pas tout avoir dans la vie…
Grunge ou classique, faites votre choix
Donc cette édition automne hiver 2015, que donne-t’elle? Univers de science fiction, jambes comme des cotons tiges chez Vuitton qui défile à domicile désormais-le show avait lien à la Fondation ouverte en septembre dernier et clôture comme à son habitude la semaine. Celle-ci fut marquée comme d’habitude par le show de Karl qui après le supermarché ou la serre a imaginé un décor de brasserie pour présenter devant « des filles de »-Lou Doillon, Cécile Cassel et Alma Jodorowski, une collection très sage, tailleurs en laine bouclée, parkas en tartan, retour du soulier bicolore, le créateur inoxydable sait ce qu’il a à faire et le fait sans défaillir saison après saison; après le Grand Palais, c’était au carreau du Temple qu’il fallait être pour voir Saint Laurent, comme Elodie Bouchez;ambiance heavy metal entre la musique et sur scène des blousons de motard en cuir étriqué, des leggings lacérés, des smoking à redingote tronquée, des collants résille grunge, Hedi Slimane habille les jeunes, les très jeunes ce qui n’a pas l’air de deplaire pourtant à Pierre Bergé qui a félicité le créateur par twitter.
Rock n’ roll, le défilé Stella McCartney l’était forcement avec papa et Kanye West dans la salle de l’Opéra Garnier où la quarantenaire a présenté une collection très masculine et sans fourrures ni cuir. Du grand classique donc tout comme Sonia Rykiel avec les col roulés bleu marine de Julie de Libran qui a repris les rennes de la création de la maison de couture et défilait à domicile, bd Saint Germain, entourée de livres.
Dior était pour sa part assurément des plus classique-on est loin de Galliano, défilant Cour carrée du Louvre-comptez un million d’euros le show- pour montrer à la presse, aux acheteurs plus quelques people- Laetitia Casta, Dakota Johnson rhabillée après 50 nuances de grey, la dernière collection de Raf Simons avec, comme pour la haute couture des imprimés très graphiques mais cette fois plus Miro que Sonia Delaunay, soulignés par des bottines ou bottes jambières en cuir noir ou vinyl pour une silhouette très executive woman et androgyne. Et comme il faudrait tout un site pour parler de tout le monde, en attendant l’hiver prochain, economisez pour vous offrir du pret à porter très moin des prix de H&M et si vous en voulez plus, surfez!
AW