L’affiche était des plus prometteuse: Mélanie Thierry, bouleversante comédienne du Vieux juif blonde sur la scène à La Princesse de Montpensier ou Pour une femme au cinéma, Stanley Weber, fils de Jacques au physique de jeune premier et Eugène O Neill, prix Nobel de littérature et prix Pulitzer pour Un long voyage vers la nuit. Le résultat est pourtant d’un terrible ennui, avec une pièce qui a vieilli et ne parvient à aucun moment, malgré le jeu fort honnête des comédiens à créer l’émotion. Noyés dans l’alcool, les personnages se déchirent sans se comprendre, chacun muré dans ses convictions: pour le père- la mer, responsable de tout, est une « saloperie », pour la fille (autrefois jouée par Greta Garbo au cinéma), tous les hommes se valent et pour l’Irlandais (là, c’est Jude Law qui l’a joué à Londres en 2011), une pute le reste à vie. Il y a de l’amour entre ces trois là, mais ils restent incapables de l’exprimer. Pour les spectateurs, assez rares ce soir-là, il semblait que le metteur en scène, Jean-Louis Martinelli, ait également eu du mal…Espérons que Didier Long, metteur en scène talentueux qui prend bientôt la direction effective de l’Atelier saura choisir avec plus de clairvoyance les prochaines pièces…
LM