Combien de fois le nom de Sarkozy a-t’il été cité depuis ce week-end? Sur Google, pas moins de 22 millions de réponses apparaissent avec Libération.fr et Le Figaro.fr qui, une fois n’est pas coutume (et logique internet oblige), font le même titre – « Ce qu’il faut retenir de… ». Les médias français nous offrent ainsi une overdose, avec une mention spéciale pour les chaînes d’info continue comme l’a analysé avec justesse le site Médiapart qui revient pour l’occasion sur le financement lybien de sa campagne. Quant à France 2, en lui offrant 45 minutes d’interview ce dimanche soir en prime, voilà qu’elle confirme qu’en matière de journalisme, le service public n’est pas forcement digne: rappelons que le naufrage d’un bateau de migrants- le plus grave en Méditerranée à ce jour connu- qui a fait 700 morts la semaine dernière n’a eu droit qu’à une annonce, même pas un sujet, dans le même journal de 20 heures. Reste qu’après 28 mois de quasi-diète, le choc est rude. « Si j’avais quelque chose à me reprocher, est-ce que je reviendrai? ». Immédiatement, ce sentiment désagréable d’être pris pour des cons qui revient, auquel semblent désespérément échapper ses sympathisants. La vérité serait-elle faite par les juges qu’il y aura toujours des Français pour voir en lui l’homme providentiel, les mêmes qui réélisent les Balkany à Levallois sans sourciller devant leurs gros arrangements. Pendant ce temps-là, en Irak, Hollande fait la guerre, victime de ses secrets d’alcôve-Julie Gayet l’aurait largué parait-il- mais avant tout, se positionnant en chef d’une armée qui tente là-bas de combattre des djihadistes. Lesquels enjoignent ce lundi de tuer le plus de Français possible avec des directives précises: « frappez sa tête avec une pierre, égorgez-le avec un couteau, écrasez-le avec votre voiture, jetez-le d’un lieu en hauteur, étranglez-le ou empoisonnez-le ». De quoi malheureusement donner envie aux reporters de BFM ou de Itv de rester devant la porte du QG parisien de Sarkozy, bien loin de la Syrie ou de l’Irak…
LM