Après une donation conséquente-et il faut le reconnaitre des plus imposées- à la ville de Paris-près de 2000 euros de PV à cause d’une carte de stationnement résidentielle périmée et l’oubli de mettre le dernier certificat d’assurance (jusqu’à 120 euros par jour grâce au zèle de contractuelles percevant désormais un intéressement et plus rapides à dégainer que jamais avec leur PAD électronique), me voilà, écoeurée par la violence de la ville, en route pour la campagne. Bye Bye le bruit au dessus de ma tête à me faire croire vivre dans un nid de coucou grâce à cette voisine si bruyante que je pourchasserai bien avec une hache comme Jack Nicholson. Non, à la faveur d’une maison trouvée à une heure de Paris-je ne vais pas non plus m’exiler dans la Creuse-j’ai décidé de sauter le pas. Au programme de la rentrée 2014 donc, potager, des poules pour les oeufs frais, des lapins pour les enfants, un atelier d’artiste, une petite maison pour les amis ou les fantômes et un grand jardin dans un village bucolique et préservé des paraboles et autres petits pavillons immondes que certains pauvres travailleurs mettent 30 ans à payer.
A moins d’une heure de Paris, voilà en tous les cas le dépaysement assuré dès que l’heure du repas sonne. A midi tout s’arrête, à 13 heures, on ne sert plus. Autant dire que le visiteur doit prévoir dans ce coin à la limite des Yvelines, son « manger » sous peine d’être condamné à ne devoir son salut qu’à Ronald et sa gastronomie pas très locale; côté dépaysement, pas vraiment non plus d’ adresses de charme avec ce vent dévastateur D&Co qui a soufflé sur la France, Merci Valérie Davidot. Le joli petit hôtel de Thoiry-un des seuls des environs-a ainsi eu le droit à se faire revisiter non pas par Merlin l’enchanteur mais Leroy Merlin avec une différence bien visible dans l’aspect final. C’est moderne, confortable et triste à mourir, avec des chambres « design » qui se ressemblent toutes pour un prix très supérieur à un Ibis. Mon nouveau village, à la différence de tant d’autres, possède néanmoins une boulangerie-plus rares ici que les agences immobilières- que je n’ai toutefois encore jamais vu ouverte et un restaurant où d’après les premières bribes de trottoir, on est des plus « bleu, blanc, rouge ». D’ailleurs à la kermesse de la future école de mes enfants-vue de la classe CM1 sur une pelouse et un bel hêtre rouge-je n’ai vu aucun enfant issu de ce que l’on appelle l’immigration; que des petits blancs, plus ou mois gros selon le caddy rempli par leurs parents au centre Leclerc tout proche. Lequel fait face à un grand magasin Bio car le coin compte néanmoins de plus en plus de bobos qui comme moi, quittent Paris, avec toutefois l’obligation d’y retourner-avec pour certains un bilan carbone des plus discutables- chaque jour pour y travailler. Bref le journal de campagne ne fait que commencer, avec un bon signe: dans le village le plus proche de mon bourg, Houdan, il y a dans la rue principale, deux libraires. Saint Germain des Près en somme, sans les PV…
LM