Ce samedi, loin des agités du bocal de la Croisette-le film Saint Laurent à comparer au premier et Depardieu à comparer à DSK- la 10 ème nuit des musée a quasiment eu droit dans les médias au traitement d’une fête patronale provinciale. Dommage car, avec des températures de saison comme dirait Madame météo, la soirée promet d’être pour les noctambules des plus agréables. Avouez que ne pas faire la queue dans le froid et la pluie ( tout en échappant à Patrick Sébastien ou le bruit des voisins qui reçoivent selon votre karma du week-end) a de quoi tenter… Alors ne boudez pas votre plaisir d’autant que pour une fois Paris n’est pas seule à la fête, 1300 musées étant ouverts jusqu’à minuit ( attention, dernière entrée souvent une demi heure avant). Ainsi, pour une ambiance « nuit » direction le Grand Palais avec la rétrospective Bill Viola, méditative à souhait où vous pourrez, en l’absence de chaises, toujours vous asseoir sur la moquette pour rêver devant des vidéos où il ne se passe quasiment rien. Pour éviter la foule du Louvre ou du Musée d’histoire naturelle-le seul ouvert jusqu’à une heure du matin- préférez les petits musées comme le Musée Nissim de Camondo, superbe hôtel particulier donnant sur le Parc Monceau ou le Musée de la chasse et de la nature dans le Marais où les animaux empaillés semblent plus vivants que ceux du Zoo de Vincennes et qui proposera jusqu’à minuit une performance autour de Dionysos. Beaubourg lui sera ouvert toute la nuit pour l’installation vidéo de Christian Marclay, The Clock qui a déjà fait le tour du monde depuis sa création: un montage vidéo de 24 heures, constitué de milliers de séquences cinématographiques ou télévisées indiquant l’heure.
Maintenant, au cas où l’envie vous démange avec le pilonnage médiatique d’aller vous « faire » un film, une vraie pépite française, Dans la cour, (elles sont rares) avec la reine Deneuve qui confirme combien on peut comme le bon vin se bonifier avec le temps; elle est tout simplement bouleversante dans ce film de Pierre Salvadori face au formidable Gustave Kevern avec lequel elle forme un couple aussi improbable qu’émouvant dans un Paris des plus vivant et incarné. « Les mensonges des personnes qui vous aiment sont les plus belles déclarations d’amour », l’histoire finit mal mais quel film…Alors, bonne soirée!
Attention, tous les musées ne sont pas ouverts ou n’offrent pas de visite de leurs expositions temporaires, donc vérifiez bien avant sur le site de le nuit des Musées