On ne sait si la sublime créature en couverture de Lui, affichée en grand sur le cul des bus touristiques a causé des accidents dans la capitale. Toujours est-il qu’après avoir résisté pendant trois numéros (on y va, on n’y va pas…), voilà le numéro de février et la belle Malgosia, modèle chez Elite entre nos mains. 2, 90 euros pour des filles de rêve, de la neige et du papier glacé. Car, avec Beigbeder aux commandes, on est loin de l’ex magazine du groupe Filipacchi qui a tenu compagnie et inspiré tant d’hommes. Il y a toujours la défonce du consommateur mais l’industrie du luxe est passée par là; le porno a définitivement perdu face au chic et ce serait être bien cérébral que d’arriver à se branler à la vue du bout de sein de la prépubère Natalia ou devant les nus artistiques de Kelly. Du coup, l’incontournable Germanopratin, malgré sa plume revigorante et de bons papiers comme sur Poutine, finit par lasser quelque peu de par l’obscénité, non plus dans les poses des modèles comme dans le fameux cahier à déplier, mais dans ce luxe écoeurant, entre bottines à plus de 2000 euros (à offrir pour se faire pardonner) et récits de cette jeunesse dorée parisienne que Frédéric connaît si bien et continue de côtoyer quand il n’est pas à Mégève ou Miami, avec pour certains, comme l’héritier de La maison du Caviar, tant d’excès que cela conduit en prison. Triste consolation pour le lecteur ordinaire auquel l’équipe éditoriale – Yseult, Côme ou encore Hadrien racontent et montrent tout ce qu’il ne pourra ni acheter, ni se taper. Lui, le magazine de l’homme est-il devenu le magazine du fric et des annonceurs, des montres aux jolies filles? A suivre dans les prochains numéros…
LM