Lorsqu’on s’ appelle Michael Schumacher, même les cailloux ont tort. La bataille juridique qui est en train de se préparer alors que le champion est toujours entre la vie et la mort montre comment la toute puissance financière s’accommode peu du hasard et que ce que le commun des mortels doit anonymement gérer n’a pas la même valeur que lorsqu’il s’agit d’un ex champion de F1. Qui accepte de prendre aujourd’ hui ses responsabilités? Personne, pas même l’ hôpital de Chambéry qui a administré un sérum mortel à trois nourrissons, le dernier étant contaminé cinq jours après les deux premiers morts et un quatrième ayant failli ne jamais voir 2014. Cinq jours où l’on aurait pu réagir et peut être sauver la vie de cet enfant, Milie dont la Ministre de la santé a voulu citer devant les médias le prénom histoire de monter son implication. Pour les parents endeuillés, on imagine la douleur et la colère d’ autant que l’ affaire qui fait aujourd’hui grand bruit, a mis des semaines avant d’ éclater. Pendant ce temps-là, on imagine qu’ ils ont dû supporter que le monde entier via les médias soit au chevet d’un seul homme dans un hôpital non loin de celui où leurs bébés sont morts. Entendre comment on faisait tout pour sauver cet homme, avec comptes- rendus, analyses, schémas et conférences de presse à gogo tandis qu’on leur cachait l’ inexplicable. « On a gâché nos vies » titre Libération, expliquant que les parents ont porté plainte pour que « cela ne se reproduise plus jamais », chose plus qu’incertaine étant donné le nombre d’intervenants dans le moindre produit désormais. Et encore les poches ne venaient pas de Chine! Reste qu’avec la rentrée, leur drame et celui de Schumacher ne seront bientôt plus qu’ une brève en dernière page puis plus rien, la planète médiatique demandant sans cesse de nouvelles victimes, bien fraîches, en attendant de retrouver les anciennes à la faveur des pages juridiques lorsque la justice devra se prononcer. Et chercher les coupables, tout comme pour cet accident de voiture dont aucun grand média ne parlera et qui a pourtant ôté samedi la vie à la jeune Eva Ganizate( voir il/elle), soprano pleine d’avenir, le jour de ses 28 ans. On leur souhaite bien du courage…