L’avantage des fictions sur le documentaire-lorsqu’elles sont bien faites, c’est de pouvoir se cultiver tout en se divertissant. En la matière Nina Companeez est une valeur sure, adaptant ici après Proust, l’écrivain anglaise Daphné du Maurier, devenue célèbre grâce à son roman Rebecca qu’adapta au cinéma un certain…Alfred Hitchcock. L’intrigue du Général du roi, initialement se déroulant en Angleterre, a été transposée dans la France des Chouans, cette période où les nobles de Vendée refusèrent la République et transformèrent leurs paysans en soldats. Une page historique sombre avec plus de 180 000 morts qui, comme toutes les guerres civiles connut son lot d’exactions sur les populations civiles-femmes violées embrochées, enfants découpés- et sert de toile de fond à l’histoire d’amour plus légère entre une jeune fille noble, à la langue bien pendue et un vaillant général des plus à l’aise avec les conventions. Ces deux-là qui avaient tout pour s’entendre se tourneront pourtant autour des années durant, la jeune femme étant devenue infirme à la suite d’une chute de cheval. Louise Monot et Samuel le Bihan forme ce couple improbable et séduisant, en marge du quand dira-t’on, et pressé de vivre à une époque où la mort risquait de survenir à chaque bataille. Les costumes, décors et dialogues confirment le talent de la réalisatrice-à l’exception des scènes à cheval- qui offre un fort bon programme aidée par à la bande son par Schubert et sa jeune fille et la mort. Voilà qui n’est pas coutume le samedi soir…
AW
Le Général du roi, diffusé sur France 3 le samedi 4 janvier à 20 heures 30