Le ski alpin a à peine 100 ans. Autant dire un adolescent dans l’histoire des sports mais un mastodonte économique en France qui compte pas moins de 200 stations; autrefois réservé aux plus riches, skier en hiver est toujours un must chez les happy few tandis que le Français moyen s’accroche pour payer forfaits – 200 euros en moyenne la semaine, locations de ski et chaussures, 150 euros et hébergements à des prix prohibitifs, le moindre deux étoiles étant à 150 euros la nuit. Il est vrai qu’avec une saison sur quatre mois, il est hors de question en altitude de se « louper », même si peu de stations osent facturer le vin chaud 10 euros à l’image de Courchevel, devenue La Mecque du bling-bling avec neuf hôtels cinq étoiles – record mondial absolu- ce qui lui vaut d’être désormais fréquentée uniquement par de riches Russes. Y trouver une combinaison qui ne soit pas léopard ou avec fourrure relève ainsi de la gageure dans un village où les marques de luxe sustentent une clientèle venue avant tout flamber pour la plus grande joie des commerçants ou saisonniers.
Du bois et du fromage
La montée en gamme, voilà ce après quoi toutes les stations courent à l’image de La Clusaz où un cinq étoiles, Au coeur du village vient d’ouvrir, offrant un Spa de luxe et des prestations bien loin des hôtels familiaux où la demi pension avec son traditionnel dîner dans la salle, le soir venu, vous confirme que Cyril Lignac n’a pas encore fait son entrée dans toutes les cuisines… Dommage car les produits locaux savoyards offrent des musts en matière de fromage -tomme, reblochon, comté- ou charcuterie entre diots et saucissons aux noisettes ou beaufort. De quoi tenter le visiteur qui aura, entre ambiance chalet avec peaux de mouton et bois omniprésents, du mal à choisir un restaurant où tartiflettes, raclette ou fondue savoyarde -du pain plongé dans du fromage fondu avec vin blanc (et le souvenir pour nombreux de la blague du fil dentaire des Bronzés font du ski) ont vite fait de rassasier n’importe quel estomac. L’exotisme: voilà bien ce qu’offrent dès l’hiver venu, ces sommets plus ou moins neigeux -ce démarrage de saison est plutôt moyen- avec à la clé le sentiment pour le Parisien d’être l’objet de toutes les attentions en matière de service- une chose pour le moins rarissime dans la capitale. Un luxe qui se paye cher…
LM