Il est en télévision un peu comme en agences bancaires; passé un certain temps, le directeur doit changer afin d’éviter de nouer des amitiés avec ses clients qui nuisent généralement au bon déroulement des affaires. Pour Nagui, la chose était entendue avec ce label « animateur copain des chanteurs » que 20 ans de Taratata lui avait offert. A n’en pas douter, il recevait comme chez lui le monde de la musique qui devait accepter ses blagues limite et son anglais dont il était d’une fierté sans faille au point de ne pas savoir se taire. Le téléspectateur devait alors supporter son assurance et voir la crème de la chanson internationale comme le groupe Texas, assister, l’air un peu surpris à la propre mise en avant de Nagui en taulier propriétaire. Heureusement, il y avait la musique avec de superbes rencontres- peut-être moins sur la fin comme les duos improbables de la dernière émission enregistrée le 13 juin dernier en présence de nombre d’ « ex » du service public- et le talent immense de Gérard Pullicino, sans aucun doute le meilleur réalisateur de sa génération. La page donc se tourne pour cet animateur qui en avait oublié que le chef est Rémy Pfimlin- plus féru de musique classique que de variétés- et que les pétitions ne changeraient rien au fait que la chaîne doive faire des économies quitte à remettre à leur place des pseudos institutions.
Le juste milieu
Nagui nous promet que cela continuera sur internet avec les limites d’un ordinateur en matière de son qui font mal présager de la suite en matière d’invités et sera cependant toujours à l’antenne avec le cortège de jeux débiles de la rentrée. Autre victime, Philippe Lefait a perdu ses Mots de minuits, 13 ans d’âge, lesquels étaient plutôt diffusés au petit matin. Une table, quelques chaises, 64 000 euros l’émission (du fait surtout des coûts syndicaux vu le décor et les reportages inexistants), il n’est pas certain que sa suppression soit une grande source d’économie- à choisir dans le culturel, Grand Public diffusée à 23h30 est beaucoup plus coûteuse avec 140 00 euros chaque numéro ou la spéciale fête de la musique qui atteind les 900 000 euros pour se taper encore Bruel ou Jenifer… Reste que du « entre nous » qui accompagne trop souvent toute émission culturelle au ton Capital avec des invités pressés comme des citrons pour éviter le tunnel, on espère que France Télévisions saura trouver un mix à la rentrée afin de montrer que la culture n’est pas incompatible avec ce que beaucoup s’alertent, en ces temps de coupes budgétaires, de voir devenir le service public.
AW