Trois grands artistes à la Grande halle de la Villette. Il n’en fallait pas moins pour afficher complet. Délaissant pour l’occasion Aubervilliers, Bartabas et sa troupe ont planté leurs caravanes sur la pelouse, avec une dizaine de boxes en préfabriqués qui accueillent les chevaux de l’Académie équestre de Versailles qui évoluent dans ce spectacle We were horses associant la grande chorégraphe américaine, Carolyn Carlson. Et pour associer les danseurs placés sur une estrade circulaire posée au milieu de la piste et les chevaux évoluant au centre de deux gradins où le public se fait face, le compositeur Philip Glass qui offre une heure et demi durant une de ses partitions ô combien planantes, aux séquences simplissimes et répétitives comme un battement de coeur. Ils sont ainsi seize danseurs du centre national de la danse de Roubaix évoluant dans leur propre espace à moins qu’ils ne se confrontent à des écuyères qui les poursuivent ou ondulent, telles des centaures, les bras dans l’air et les guides à la ceinture; chevaux gris ou blanc crème comme ces criollos qui semblent irréels tant ils sont majestueux, la soirée passe grâce à de très belles lumières comme un songe-à part pour le fessier, les gradins étant très inconfortables-tandis que chaque détail, des selles avec leur troussequin en pointe aux jupes couleur safran sont un enchantement pour les yeux. Les retardataires pourront se consoler avec les invités de Bartabas les 26,27,28 et 29 juin où il reste des places ou attendre le retour de l’Académie au Château de Versailles qui fête cette année ses 10 ans. Quant au pianiste Alexandre Tharaud qui avait signé un très beau texte dans le Manifeste pour la vie d’artiste de Bartabas publié l’an dernier chez Autrement, et accompagnera Bartabas le dernier soir, c’est malheureusement complet.
LM
Bartabas à la Villette jusqu’au 30 juin voir site