Il est des trésors dans les caves, à fortiori celles du Louvre. Au milieu de cartons, c’ est là que Pierre Lacotte, ancien premier danseur de l’ Opéra de Paris, devenu chorégraphe, a trouvé les carnets de la Taglioni, cette exceptionnelle danseuse qui interpréta le premier grand ballet romantique, la Sylphide, créé « sur mesure » pour ses longs bras, grandes mains et corps un peu maigre par son père en 1832, sur une musique de Schneitzhoeffer. Et marquerait d’après certains l’apparition du tutu…Disparu du répertoire, c’est dès l’âge de petit rat que Pierre Lacotte commença à rêver dans la bibliothèque de l’Opéra Garnier à faire revivre ce ballet, fasciné par cette Marie Taglioni qui semblait subjuguer en son temps quiconque autour d’ elle. Les documents étant incomplets, le chorégraphe dut recréer des parties manquantes comme les entrées en scène, mettant trois années au total pour venir à bout de ce puzzle qu’il entreprit de reconstituer à la faveur d’ une blessure à la cheville. Transformer une épreuve en une chance , voilà ce que les artistes savent mieux faire que quiconque avec tout d’ abord la réalisation d’un film pour la télévision, qui convainquit le directeur de l’Opéra de l’ époque de monter le ballet en 1971 avec dans le rôle titre, la danseuse Ghislaine Thesmar quin n’est autre que la femme de Pierre Lacotte qui lui offrira ainsi avec cette Sylphide, sa nomination comme danseuse étoile. Il faut dire que celui ci demande de » planer comme une plume » afin que le spectateur retienne son souffle, dans une histoire empreinte de spiritualité et de mysticisme; une sylphide qui semble ne pas toucher le sol, avec un travail de bas de jambe très complexe et rapide tandis que les bras et le buste enchaînent les mouvements lents. Une spécialité de la danse française en train de malheureusement disparaître d’ après Pierre Lacotte. Alors ne ratez pas l’ occasion de vous perdre dans cette histoire d’amour qui finira mal comme bien souvent…
du 22 juin au 15 juillet à l’Opéra Garnier