Est-ce l’effet des vers de Racine? Toujours est-il qu’une des spectatrices s’est évanouie à l’évocation de la mort d’Hippolyte, dont le corps fut traîné par les chevaux de son char, n’étant plus qu’une forme méconnaissable à la vue de sa bien-aimée, Aricie. La Comédie Française a retrouvé sa salle Richelieu et donne une version inspirée de Phèdre, avec Elsa Lepoivre dans le rôle de cette belle mère torturée par son beau-fils, joué ce soir-là par Pierre Niney. Samuel Labarthe et Jennifer Decker complètent cette distribution impeccable qui, grâce à la sobriété de jeu des comédiens et la mise en scène de Michael Mamarimos font passer sans peine les deux heures et quart de cette tragédie par excellence. Le jeu des portes-fenêtres s’ouvrant sur la mer Egée, les costumes à la fois intemporels et modernes, c’est un sans faute que le Français offre là malheureusement, rançon du succès, à guichets fermés. Mais tentez votre chance, chaque soir, il y a toujours des places remises en vente ou des particuliers qui ont eu un contretemps…
LM
Phèdre à la Comédie Française jusqu’au 26 juin 2013