Ça ne rigole pas aux fourneaux pour nos apprentis cuisiniers du restaurant « Chez Sixtine » ! Casseroles, fouets et autres ustensiles vont tambour battant. Ces jeunes gens se préparent au concours Marmiton dans la ferme intention de décrocher le fameux trophée. Mais les choses ne sont pas si simples pour ces derniers avec leurs supérieurs qui doivent faire face à une certaine dose de stress et par-dessus le marché à un fonds d’investissement dont le désir est à tout prix de s’emparer du capital de l’entreprise.
La mise en scène de Christina Fabiani recrée bien l’atmosphère culinaire des hauts-fourneaux. Elle adapte avec légèreté, de manière assez enlevée un sujet plutôt en vogue ces derniers temps, qui fait la part belle de certaines émissions de télévision et prend le parti d’en faire ce qu’elle appelle une « fantaisie culinaire et musicale ». Musicale oui en effet, car certains instruments de musique se mêlent aux instruments de cuisine, ce qui donne une petite pincée poétique à l’ensemble de la pièce et humanise ce milieu difficile et très sélectif.
Si le ton de la pièce est globalement comique, notamment lorsque le chef cuisinier rappelle à l’ordre ses apprentis et fait furieusement penser à quelqu’un qui nous est familier en leur intimant de « discuter moins et de travailler plus », quelques moments plus graves apparaissent parfois, en particulier quand un des novices remet en question ce milieu élitiste et se demande pourquoi certains de ses amis sont « restés sur le carreau » alors qu’ils avaient du mérite.
Une pièce sans prétention, amusante dans son ensemble qui vous fera passer une heure distrayante.
Par Elise DAVID
Saveur et amertumes ou l’art d’être en cuisine de Christina Fabiani, du 6 mars au 28 avril ( du mercredi au samedi à 19h30 et le dimanche à 15h) au Vingtième théâtre