Même les meilleurs ont besoin de chance. Celle de Sebastião Salgado fut la malchance de Reagan. Le 30 Mars 1981, il était le photographe en charge du Président lorsque celui-ci fut l’objet d’une tentative d’assassinat. Ses photos firent le tour du monde et lui offrirent sa liberté. Peu de temps après, basé à Paris, le photographe brésilien débuta alors un long périple de par le monde pour témoigner des vestiges de l’industrialisation, La Main de l’homme. Puis, il se consacra à un autre projet, Exodes, toujours inscrit dans la durée, s’intéressant cette fois aux mouvements humains, notamment des réfugiés avec à la clé un livre et une exposition qui firent le tour du monde.
Une ode à la nature
Dans son dernier projet, Génésis (La Genèse ), Salgado s’est cette fois intéressé à la nature, recherchant paysages, animaux ou hommes ayant été le moins possible « impactés » par la civilisation. Entre 2004 et 2012, il a ainsi effectué une trentaine de voyages du sud de la Géorgie à la Sibérie, de l’Amazonie au Kamtchaka, de l’Alaska à la Namibie. Le résultat est éblouissant: un iceberg ressemblant à une cathédrale en Antarctique; des chasseurs nus de la tribu des Zo’é au Brésil, des gorilles dans les collines rwandaises ou encore les déserts de dunes au sud de l’Algérie, s’étendant à l’infini.
Bientôt à Paris
Organisée autour de cinq thèmes -Sanctuaires, Sud de la planète, Espaces Nordiques, Afrique et Amazonie, l’exposition présente plus de 200 photographies au Museum d’histoire naturelle à Londres jusqu’au 8 septembre. Inaugurée par l’ancien président brésilien, Luis Inácio Lula da Silva, vous pourrez la retrouver le 25 septembre à la Maison européenne de la photographie et dans un livre magnifique paru chez Taschen. De quoi découvrir ce travail que Salgado a nommé « sa lettre d’amour » à la planète.
AW